L'immobilier reste épargné par la crise

Publié le 14/03/2009 à 00:00

L'immobilier reste épargné par la crise

Publié le 14/03/2009 à 00:00

Par Pierre Picard

Jusqu'à ce jour, le secteur de l'immobilier commercial se tire plutôt bien d'affaire malgré la tourmente. Il y a encore peu de reprises de baux, selon Michel Pelletier, avocat chez Davies Ward Phillips & Vineberg.

C'est que la majorité des immeubles de bureaux sont occupés, dit-il. Le taux d'inoccupation des immeubles de bureaux de catégorie A à Montréal n'est que de 4,5 %.

Pour ce qui est des immeubles abritant des commerces, c'est également le beau fixe, indique André Poulin, président de la Société de développement destination Centre-Ville. "Le commerce de proximité ne subit pas les mêmes effets de la crise que d'autres secteurs d'activité", souligne-t-il.

Cette lecture de la situation est partagée par Guy Brault, vice-président de la location internationale à la SITQ. "Il n'y a rien de dramatique, tant dans les dossiers de location de bureaux que dans ceux du commerce de détail", dit-il.

Une question de décalage

Comment expliquer ce phénomène ? Il existe un décalage entre les difficultés éprouvées par les entreprises et leurs effets sur les baux, explique Kevin O'Brien, sociétaire du groupe de droit immobilier chez McCarthy Tétrault.

En effet, il est rare qu'un locataire puisse renégocier en sa faveur un bail avant son terme, poursuit M. O'Brien.

"Le marché immobilier ne fait que commencer à être touché par la crise, note-t-il. Certains locataires trouvent la situation plus difficile et évaluent diverses solutions, comme la réduction de leur superficie locative, la sous-location d'une partie de leurs locaux ou la cession de bail. De telles solutions pourraient avoir un effet sur le marché."

Les spécialistes du droit immobilier ne jouent pas à l'autruche. "Si l'économie se détériore, le secteur des services pourrait être touché, dont l'immobilier commercial. Les locataires chercheront à obtenir des conditions plus favorables des bailleurs", dit Alain Lalonde, associé chez Gowlings.

Viser le compromis

Certains locateurs commencent toutefois à fourbir leurs armes. "Quand les affaires vont mal, le paiement du loyer peut constituer, pour certains locataires, un aspect moins prioritaire. C'est pourquoi des locateurs se préparent à envoyer des avis en cas de non-paiement", dit-il.

Selon lui, il est clair que les parties auront avantage à se parler si les choses tournent mal. "Nous nous dirigeons vers un contexte où les compromis seront à l'honneur dans la renégociation des conditions locatives. Cela vaudra non seulement pour le coût du loyer, mais aussi pour toutes sortes solutions visant à donner plus de souplesse aux locataires."

Catherine Guertin, avocate chez Borden Ladner Gervais, abonde dans le même sens : "Nous voyons apparaître la pointe de l'iceberg de la récession. Les bailleurs commencent à être nerveux parce qu'ils ne veulent pas de locaux vacants et certains petits locataires éprouvent des difficultés, dit-elle. Le contexte laisse un peu plus de marge de manoeuvre aux locataires pour négocier de nouvelles conditions de location."

dossiers@transcontinental.ca

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