L'Europe subira une brève récession

Publié le 17/12/2011 à 00:00

L'Europe subira une brève récession

Publié le 17/12/2011 à 00:00

Quelle est la probabilité que l'Europe plonge en récession en 2012 ? «Cent pour cent», répond sans l'ombre d'un doute Leo Abruzzese, directeur des prévisions internationales de l'Economist Intelligence Unit (EIU), une division d'analyse du groupe The Economist.

«L'Europe sera en récession quelles que soient les décisions que prendront les politiciens européens» afin d'améliorer le fonctionnement de la zone euro.

Plusieurs signes le laissent prévoir, a souligné Leo Abruzzese, de passage à Montréal le 9 décembre pour discuter des perspectives de l'économie mondiale en 2012, lors d'un déjeuner-conférence de la banque HSBC.

Notamment l'indice de confiance des acheteurs chargés des approvisionnements au sein des entreprises européennes (qui porte sur 17 pays de la zone euro). Quand celui-ci est supérieur à 50 points, cela signifie que l'économie va croître. Par contre, quand il est en dessous de ce seuil, cela annonce une contraction du PIB. Or, en septembre 2011, l'indice est déjà descendu sous cette barre fatidique, à 49,1 (et même 47,2, en octobre).

«On se dirige donc vers une récession», affirme Leo Abruzzese. Cela signifie que le PIB européen se contractera pendant au moins deux trimestres consécutifs. Mais selon lui, cette récession sera de courte durée - sans doute les deux premiers trimestres de 2012 - et sera terminée d'ici la fin de l'année.

Pour l'ensemble de 2012, l'EIU prévoit que le PIB de l'Europe occidentale se contractera de 0,2 %.

Le reste du monde touché, mais pas coulé

Cette récession en Europe aura un impact sur l'économie mondiale. Selon le scénario privilégié par l'équipe de Leo Abruzzese, cette dernière ne plongera pas à son tour en récession, mais elle aura une croissance plus faible qu'en 2011.

BMO Marché des Capitaux estime, par exemple, que le PIB mondial progressera de 3,2 % en 2012, comparativement à 3,7 % en 2011.

Leo Abruzzese pense que le seul événement susceptible de faire basculer l'économie mondiale en territoire négatif serait l'éclatement de la zone euro, une possibilité à laquelle il ne croit pas vraiment. L'agence de notation Standard and Poor's n'envisage pas non plus un éclatement de l'union monétaire.

L'euro ne s'en porte pas mieux pour autant. C'est pourquoi les 10 pays de l'Union européenne (sur les 27 États membres) qui n'ont pas adopté la monnaie unique ne se bousculeront pas au portillon pour le faire en 2012.

La crise de la dette qui frappe les pays de la zone euro - dont l'Italie est devenue le nouvel épicentre - a été une douche froide pour les pays d'Europe orientale, Pologne en tête, qui ont donc reporté leur adhésion à la zone euro.

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