L'avenir des petites firmes québécoises passe par la spécialisation

Publié le 10/10/2009 à 00:00

L'avenir des petites firmes québécoises passe par la spécialisation

Publié le 10/10/2009 à 00:00

Par Alain Duhamel

En 10 ans, les fusions ont fait fondre de moitié le nombre de firmes d'ingénierie au Québec, qui est passé de 107 à 52.

Le nombre des employés n'a pas cessé de croître au rythme de 9 % en moyenne par année, mais l'effectif se concentre désormais à 84 % dans une dizaine de grands bureaux de Québec et de Montréal.

Partout au Canada, la part de marché des firmes de moins de 50 employés rétrécit. Leur part du chiffre d'affaires des services d'ingénierie n'a pas cessé de diminuer entre 2005 et 2007, passant de 37 à 31 %, selon Statistique Canada. Pendant ce temps, la part des grands bureaux (250 employés et plus) a grimpé à 49 %.

"La consolidation s'est produite parce que la clientèle le souhaitait, dit Johanne Desrochers, pdg de l'Association des ingénieurs-conseils du Québec.

"Les mandats devenant de plus en plus gros et complexes, les grands donneurs d'ordres, comme les alumineries, ont voulu réduire le nombre de fournisseurs avec lesquels ils faisaient affaire", explique-t-elle.

Une belle place à prendre

Dans ce contexte, les petits bureaux de génie-conseil ont-ils un avenir ?

"Oui, répond Johanne Desrochers. Surtout les bureaux qui se seront spécialisés ou qui offrent des services à une clientèle spécifique."

Par exemple, Consumaj, de Saint-Hyacinthe, a choisi de se concentrer sur son premier métier : la conception et la construction d'infrastructures et de bâtiments agricoles. "Les petites firmes ont une belle place à prendre en consultation, croit Jean-Denis Majo, président de Consumaj. Nous sommes plus proches de nos clients. Nous connaissons bien leurs besoins et leurs contraintes."

En décembre 2008, Jean-Denis Major a cédé Consumaj Estrie, la branche infrastructures municipales, génie civil et environnement de son bureau, à Genivar, l'une des plus importantes sociétés de génie au Québec, avec 2 200 employés (3 600 au total).

L'opération a permis à Genivar de s'installer à Sherbrooke et aux ingénieurs de Consumaj Estrie de s'intégrer dans un grand groupe multidisciplinaire capable de les soutenir dans la réalisation de projets d'envergure.

Il ne passe guère de mois sans qu'une des grandes sociétés d'ingénierie québécoises n'annonce l'acquisition d'un bureau de petite taille.

La crise économique a durement frappé les grands industriels des secteurs de la forêt, des mines et de la métallurgie, qui représentent plus du tiers des revenus des firmes québécoises.

"La plupart des petits bureaux ne sont pas multidisciplinaires, dit Mario Martel, président de Roche ltée, Groupe-conseil, dont l'expansion s'est faite en bonne partie par l'acquisition de bureaux en région. Dès lors que l'investissement privé ralentit, leur situation devient plus difficile."

Par ailleurs, les ingénieurs- conseils indépendants vieil-lissent. "Plusieurs ont fondé leur bureau dans les années 1960 et 1970 et atteignent maintenant l'âge de la retraite", dit M. Martel.

dossiers@transcontinental.ca

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