L'attente devient mobile

Publié le 14/09/2013 à 00:00, mis à jour le 12/09/2013 à 10:13

L'attente devient mobile

Publié le 14/09/2013 à 00:00, mis à jour le 12/09/2013 à 10:13

ChronoMétriq, une jeune pousse montréalaise du secteur des technos, s'attaque au problème de l'absentéisme au travail en visant les pertes de temps dans... les cliniques médicales !

Janvier 2011. Rémi Richard a une idée de génie en parlant avec son père François, qui souffre d'une blessure au talon. Celui-ci cherche un moyen d'éviter la longue attente à la clinique. «Cela pourrait être facile d'automatiser le processus», se dit-il.

«La réalité a été beaucoup plus complexe, dit son partenaire d'affaires Yan Raymond-Lalande, 25 ans, président de ChronoMétriq. Le développement du logiciel et du prototype a pris un an et demi.»

En juin 2012, l'entreprise signe son premier contrat avec la Clinique Rivière-des-Prairies, située à Montréal. Sur place, ChronoMétriq installe une borne semblable à celle qu'on trouve dans les stationnements. À l'accueil, le patient entre son numéro dans l'interface de l'appareil. Le coût est minime : 3 $. Par la suite, il reçoit un texto ou un appel téléphonique à la maison ou sur son cellulaire.

«Le système envoie trois alertes au patient. On le prévient d'abord qu'il reste sept patients avant lui, puis quatre et finalement deux. Cet algorithme est modulable selon chaque clinique», précise Louis P.J. Parent, vice- président, développement.

Les quatre dirigeants de l'entreprise se sont relayés à la clinique durant quatre mois pour aider la clientèle à adopter cette nouvelle technologie. «On a expliqué le fonctionnement et l'utilité du produit. Cela nous a permis d'être proches de notre clientèle», explique Yan Raymond-Lalande.

Les résultats ont été payants. Le taux d'adoption du service «Patienter librement» est de plus de 50 %.

Les entrepreneurs font valoir que leur invention contribue à réduire le taux d'absentéisme dans les entreprises pour des raisons d'ordre médical. «On a calculé que les gens qui utilisent nos services ne perdent plus une demi-journée à la clinique. Ils peuvent retourner au travail en attendant», dit Rémi Richard, vice-président.

Implanté dans sept cliniques

De leur côté, les sept cliniques de Montréal et de la Rive-Sud qui comptent un système de ChronoMétriq gagnent un plus grand nombre de patients. «Plusieurs, lassés d'attendre, finissaient par aller ailleurs», ajoute M. Richard.

Cela facilite aussi le travail des préposés à la réception. «Avant, ils devaient parfois affronter des clients mécontents et agressifs, voire violents. Plusieurs prenaient congé en raison d'un burn-out», dit M. Raymond-Lalande.

ChronoMétriq a reçu une aide d'environ 500 000 $ de deux investisseurs, Viviane Gravel et l'homme d'affaires André Gauthier. «On va les aider sur trois plans : l'innovation, la commercialisation et le financement», dit Viviane Gravel, de Métix.

«Au Québec, les entreprises ont besoin d'aide pour se faire ouvrir des portes. On rencontre pour eux des clients potentiels et des partenaires financiers. Bref, on applique la recette du succès de Lipso.» Rappelons qu'en 2000, Mme Gravel avait créé Lipso, spécialisée dans le développement de solutions mobiles, vendue en 2010 à Transcontinental.

ChronoMétriq a l'ambition d'être présente dans 50 cliniques au Québec en 2014 et de doubler ce nombre pour 2015. «Notre objectif, c'est de conquérir le monde», assure M. Parent.

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