Difficile de faire de la R-D à partir de Rivière-du-Loup ? Plusieurs le croyaient lorsque Bernard Bélanger a fait l'acquisition, en 1963, de Tourbières du Saint-Laurent et effectué, par la suite, un transfert technologique avec l'Université Cornell pour mettre sur le marché le substrat de culture PRO-MIX en 1968. Cette expérience devait donner naissance à Premier Tech, devenue une référence mondiale dans son industrie.
Depuis, Premier Tech a développé sa propre capacité d'innovation, et l'idée de partenariat a fait son chemin.
Conseil scientifique
L'entreprise mène plusieurs projets conjoints avec le milieu universitaire et s'est même dotée d'un conseil scientifique regroupant entre autres des représentants de l'Université Laval, de l'INRS et de l'Université de Sherbrooke. Une pratique peu répandue au sein des entreprises manufacturières.
Tenu deux fois l'an, ce conseil vise à faire le point sur les défis à relever, stimuler la «remise en question externe» et rassurer les partenaires financiers.
L'entreprise, qui compte 2 300 travailleurs, a également mis sur pied le Groupe Technologies Environnementales, regroupant plus de 500 employés dans le monde. Ses reconnaissances récentes en matière d'innovation et d'exportation illustrent bien son désir de s'imposer comme un acteur de calibre international.
Chez Premier Tech, l'innovation ne relève pas de la sorcellerie. Selon Pierre Talbot, vice-président de l'innovation, il faut développer progressivement une capacité d'innovation en s'appuyant sur des principes connus.
D'abord, il faut créer une symbiose entre la stratégie d'innovation et les autres stratégies de l'organisation. Il faut aussi se doter d'un encadrement souple et déborder du cadre technologique afin de tenir compte de tous les autres secteurs d'activité de l'entreprise.
Planification
Enfin, on doit garder une préoccupation constante du client, de la conception à la commercialisation. «Premier Tech s'est dotée d'un processus de planification reposant sur une vision quinquennale qui oriente la planification stratégique triennale de l'entreprise», explique Pierre Talbot.
«Parallèlement, l'entreprise monte ses programmes qui encadrent l'ensemble des projets d'innovation de l'organisation pour une période de cinq années», indique le vice-président.
De plus, les pratiques et principes de gestion qui encadrent les différentes équipes d'innovation ménagent des espaces de liberté stimulant la créativité.
Finalement, le nouveau programme d'innovation de l'entreprise, IPSO, intègre des projets d'innovation portant sur les produits, les procédés, les services ainsi que les offres commerciales.
Aujourd'hui, la R-D et l'innovation coulent dans les veines de l'entreprise : 200 personnes se consacrent aux activités de R-D. «Et cela ne touche pas seulement le créneau des ingénieurs et des experts techniques», précise Pierre Talbot. «On étend les activités liées à l'innovation aux équipes commerciales et de services reliant les clients et les équipiers internes qui ont une connaissance profonde du potentiel technologique de la firme.»
La baguette magique de l'innovation touche tous les secteurs de l'entreprise. Même la gestion des ressources humaines, où l'on investit beaucoup d'énergie pour garder le personnel à la fine pointe. Pour ce faire, l'entreprise s'est dotée d'un campus à Rivière-du-Loup et d'infrastructures qui n'ont rien à envier aux lieux de haute technologie reconnus.
De plus, Premier Tech est à mettre en place un programme de formation novateur permettant aux employés de mieux performer au quotidien et de progresser plus rapidement dans leur carrière.
