Quand on pense Porsche, on pense puissance et chevaux-vapeur. Pourtant, le constructeur automobile investit massivement dans la recherche sur les technologies propres. Il a mis en marché des hybrides et prévoit en 2014 livrer des modèles avec extension d'autonomie par l'insertion d'un bloc électrique.

Le tiers du budget de recherche et développement de Porsche est consacré aux technologies visant à rendre les voitures plus efficaces et moins gourmandes. Et ce, même si personne n'achète une Porsche pour économiser du carburant, reconnaît le pdg de Porsche Amérique du Nord, rencontré à l'inauguration du Centre Porsche Québec le 11 septembre.

« Nos clients achètent pour se faire plaisir. Ils veulent des émotions en ce qui a trait à la performance, au design, à la qualité et à la sécurité. Les technologies vertes sont surtout un motif pour absorber la partie acceptabilité sociale, qui est très importante pour ce genre de personnes. Elles veulent se faire plaisir avec une Porsche, mais par un produit technologique qui atteint les objectifs en matière d'environnement », remarque Detlev von Platen.

Valeur ajoutée

« Au Canada, le marché des voitures de luxe est prospère. Pour continuer à progresser toutefois, il faut offrir une valeur ajoutée, car il n'y aura plus de loyauté aveugle envers une marque », estime Joe Lawrence, président de Porsche Canada, présent à l'inauguration.

La stratégie de croissance de la marque vise à doubler les ventes mondiales d'ici 2018. Le Canada devrait atteindre la cible plus rapidement. « On est en bonne voie d'y arriver, car on s'attend en 2012 à une hausse des ventes de 25% sur l'an dernier, qui était notre année record », souligne M. Lawrence, ajoutant que la performance de la région de Québec, numéro un au pays pour ce qui est des parts de marché, est exceptionnelle depuis des années.

La nouvelle concession Porsche de Québec, tenue par Marie-Josée Bégin, a nécessité un investissement de 7 M$.

Un luxe abordable

L'explosion des ventes au pays suit l'arrivée de la Cayenne, un VUS compact qui a permis d'élargir le bassin d'acheteurs.

« Nos modèles sport traditionnels ont jusqu'ici surtout été des voitures aimées des hommes. Avec la Boxster (1997), on a fait une plus grande percée chez les femmes et, quant à la Cayenne (2003), presque la moitié des conducteurs sont des femmes. La beauté de cette voiture est qu'elle semble plaire à tous : hommes, femmes, jeunes et personnes plus âgées », constate M. Lawrence.

Porsche entend aussi mieux faire savoir que ses voitures sont devenues plus abordables, certains modèles se détaillant à moins de 60000$, soit 40% de moins que le montant auquel les consommateurs s'attendent.

Le marché de Porsche s'élargit autrement dans les pays émergents, surtout la Chine et la Russie. En Europe, le climat demeure incertain, même en Allemagne.

« Jusqu'ici, elle a été protégée des effets de tension sur les marchés, mais on commence à sentir quelques signes négatifs dans la principale économie européenne », remarque M. von Detlev.

Le marché nord-américain reste le plus important pour Porsche, accaparant de 28 à 30% des ventes mondiales, suivi de celui de la Chine, avec 15%.