Innover en conjuguant le passé et le présent, façon C2-MTL

Publié le 02/06/2012 à 00:00, mis à jour le 31/05/2012 à 09:25

Innover en conjuguant le passé et le présent, façon C2-MTL

Publié le 02/06/2012 à 00:00, mis à jour le 31/05/2012 à 09:25

Il y a 175 ans, en 1837, Montréal est devenue une ville lumineuse grâce à une formidable innovation : l'éclairage des rues par les réverbères au gaz. La ville venait de changer de physionomie. De là le nom de New City Gas attribué à un complexe industriel construit quelque 20 ans plus tard, dans le quartier de Griffintown, pour produire et distribuer le gaz de plus en plus populaire.

Voilà pourquoi on peut dire que les organisateurs de C2-MTL ont eu une idée de génie en faisant de ce bâtiment historique le centre de leur grand rassemblement sur la créativité et le commerce, la semaine dernière, à Montréal. La connexion avec le passé était hautement symbolique.

La New City Gas a failli passer sous le pic des démolisseurs. Héritage Montréal et d'autres, engagés dans la préservation du patrimoine urbain, sont intervenus. Heureusement, le propriétaire en titre, Harvey Lev, était ouvert aux propositions. Il a fini par en recevoir de deux jeunes promoteurs montréalais, Alexandre Kordzian et Trump Huu, et leur a consenti un bail de 20 ans. Ils ont entrepris de restaurer l'impressionnant bâtiment qui peut devenir un lieu phare pour des événements hors du commun. Sa réhabilitation aurait cependant pu s'étirer longtemps.

Arrive alors l'élément déclencheur.

Benoît Berthiaume est le pdg de C2-MTL, une entreprise sans but lucratif qui entend mettre Montréal sur la carte des grandes rencontres internationales vouées à la créativité et à l'innovation. «Il nous fallait un lieu qui allait surprendre en offrant une expérience unique», dit-il.

Pour y parvenir, on a coalisé des partenaires eux-mêmes innovateurs : par exemple Ubisoft, Autodesk et surtout Sid Lee, la réputée agence montréalaise qui a notamment décroché des contrats de clients internationaux comme Adidas et Qatar Airways, et qui s'est retrouvée au coeur de C2-MTL.

Les gens du Cirque du Soleil sont rapidement entrés dans la danse. L'élan était donné. Mais on devait à la fois concevoir l'événement, convaincre des commanditaires et accélérer la restauration de la New City Gas. La planète était invitée à Montréal. Il fallait être à la hauteur.

D'autres sont arrivés en renfort, comme Moment Factory, studio maintenant connu mondialement pour ses effets spéciaux, et Solotech, expert en sonorisation et éclairage, «dont nous avons littéralement vidé les entrepôts», dit Benoît Berthiaume.

Une semaine après la fin de la première édition de l'événement, après la visite des Ariana Huffington, Patrick Pichette, Michael Eisner, Francis Ford Coppola et autres, sans compter nos Daniel Lamarre ou Mitch Joel, après les concours qui ont permis à de jeunes passionnés de technologie de s'illustrer, après la frénésie de ces journées qui ont offert en ce printemps troublé un autre visage de Montréal, les organisateurs peuvent respirer. Et penser à l'édition 2013.

Les Montréalais, eux, viennent de gagner avec la New City Gas réhabilitée un haut lieu de spectacles ou de rassemblements, qui établit une jonction stratégique entre le passé et l'avenir.

Au Québec, d'autres villes l'ont compris. Par exemple, l'Espace Shawinigan, un autre immense bâtiment industriel rénové, dans la ville du même nom, devient un endroit prisé pour de grandes rencontres. Je préserve le patrimoine et j'innove... Pourquoi pas ?

Jeanne ou Jacques Le Ber ?

Du temps de la Nouvelle-France, Jeanne Le Ber était une dévote méditative qui passait ses journées en prières et qui a distribué l'essentiel de ses biens - comme ce qui est devenu l'Île-des-Soeurs - à des communautés religieuses. Elle a donné son nom à une circonscription fédérale du sud-ouest de Montréal. Aucun comté ne porte le nom de son père, Jacques Le Ber, un extraordinaire commerçant et aventurier, complice de Charles Le Moyne, le père de Pierre Le Moyne d'Iberville, qui avait amassé une grande fortune en faisant notamment affaires avec la Louisiane. Un de nos premiers grands entrepreneurs. Qui s'en souvient ?

Nos rapports avec l'argent et les affaires ont toujours été tordus, et pourtant, le Québec a été et demeure un terreau fertile pour l'entrepreneuriat. C'est ce que raconte le journaliste et commentateur Pierre Duhamel dans Les entrepreneurs à la rescousse, aux Éditions La Presse. Une lecture instructive.

DE MON BLOGUE

Crise européenne

Au tour des banques espagnoles de vampiriser les fonds publics.

Après des banques américaines, britanniques, irlandaises et de je ne sais trop combien d'autres pays, des banques internatio-nales jadis omnipuissantes implorent le secours des fonds publics, tout en rejetant le blâme sur cette fichue «crise»... oubliant de dire qu'elles sont responsables, en raison de prêts débridés consentis à des promoteurs et des citoyens inconscients.

Vos réactions

«En effet, le développement immobilier de la côte méditerranéenne, sous prétexte que les Européens y achèteraient une résidence secondaire, a vu de nombreux débordements. Des villes comme Alicante, Carthagène et Málaga ont vécu dans un chantier immobilier pendant près de 10 ans.»

- YBertrand

«Depuis 2008, il n'y a eu [en Europe] que des injections de fonds ; personne ne s'est attaqué à la source des problèmes. Je crois donc qu'on est condamnés à revivre ce jour de la marmotte jusqu'à ce qu'un choc trop violent rende les réformes nécessaires. Quant à l'immobilier canadien, je n'y vois rien de rassurant.»

- berixyz

rene.vezina@tc.tc

blogue > www.lesaffaires.com/rene-vezina

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