Tous les gouvernements et entreprises veulent que leurs investissements en recherche et développement soient rentables. Pour y arriver, ils établissent des priorités. Mais ce n'est pas suffisant.
Dans son dernier avis présenté au gouvernement québécois, le Conseil de la science et de la technologie explique qu'avant de fixer des priorités, il y a une méthodologie à suivre. Le Conseil énumère six facteurs à considérer, après avoir étudié différentes méthodes dans le monde : reconnaître l'importance de suivre un processus; faire participer tous les intervenants, dont ceux externes; établir une démarche rigoureuse et transparente; la communiquer; comparer sa démarche à celle suivie dans d'autres pays; consulter encore.
" Souvent ici, la main droite fait une chose et la main gauche en fait une autre ", explique Michel Jébrak, président du Conseil.
Un exemple ? Le Fonds canadien de l'innovation a financé la construction d'infrastructures de recherche sans s'assurer que d'autres organismes financent suffisamment les travaux des chercheurs. Résultat : nombre de ces beaux laboratoires sont sous-utilisés, les chercheurs manquant de fonds.
La leçon peut servir aux entreprises, croit M. Jébrak : " Il ne faut pas que le patron décide seul dans son coin ce qu'il veut prioriser. "
L'exercice est long et coûteux. La Grande-Bretagne a planché pendant un an et dépensé 2 millions de dollars avant d'arrêter sa dernière stratégie pour la recherche en haute technologie. Mais cela évite de donner des coups d'épée dans l'eau.
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