Il n'est jamais trop tôt pour devenir son propre patron

Publié le 28/08/2010 à 00:00

Il n'est jamais trop tôt pour devenir son propre patron

Publié le 28/08/2010 à 00:00

Pas besoin d'être adulte pour lancer son entreprise. Dès le plus jeune âge, les enfants peuvent laisser libre cours à leur désir de gagner des sous comme papa et maman. Si les voyages forment la jeunesse, le travail lui inculque le sens des responsabilités financières, tout en étant une formidable école de la vie, comme en témoignent les cinq jeunes entrepreneurs que voici.

Philippe Lavallée, de Montréal, n'est peut-être pas premier de classe, mais ne vous inquiétez pas pour son avenir. À 16 ans, ce virtuose du logiciel Photoshop s'est fait un nom auprès de groupes de hard core de Toronto qui veulent embellir leur page MySpace, un réseau social Internet consacré à la musique.

"Je pourrais déménager à Toronto et vivre de mon design au sein d'une compagnie de disques", dit le jeune designer, qui conçoit aussi des logos de groupes et des t-shirts promotionnels. Il préfère entrer au cégep en infographie et accroître sa clientèle.

"Abandon All Ships, un groupe sur lequel je trippais, a été mon premier client. Je leur ai proposé par courriel de faire leur page MySpace gratuitement. C'était un honneur pour moi", explique l'adolescent. Depuis, le nom du designer paraît sur la page du groupe torontois, une publicité qui a entraîné de nouveaux contrats pour sa firme, Philippe Lavallée Design. Mettant à profit son talent pour l'infographie, Philippe fait de l'argent tout en s'épanouissant.

Une façon de prendre sa place dans la société

"Il est souhaitable qu'un adolescent se trouve du travail, explique Marc Pistorio, psychologue en pratique privée. Au-delà de l'argent, cela lui permet d'expérimenter socialement et de commencer à prendre sa place dans la société. De plus, un boulot contribuera à renforcer son estime de soi."

Photographe, artisane et musicienne, Viola Ferrando avait tous les talents à 14 ans, mais n'avait pas d'emploi d'été. Il y a deux ans, au lieu de se tourner les pouces à la maison, elle a suivi son amie à la coopérative jeunesse de services du YMCA du Parc, à Montréal.

Une coopérative jeunesse de services (CJS) regroupe 15 jeunes du secondaire qui mettent sur pied leur coopérative de travail afin d'offrir leurs services pour accomplir de menus travaux dans le quartier. Le concept existe depuis 1988 et 1 800 jeunes par an regroupés dans 158 coops y participent.

La première année, Viola a gagné 500 $. L'été suivant, elle est devenue présidente de la coopérative, au grand plaisir de sa mère, trop heureuse de voir sa fille faire ses premiers pas dans le monde du travail.

Les responsabilités des parents

En tant que parent, vous devez vous assurer que votre enfant accomplit un travail qui soit sécuritaire, à la mesure de ses capacités physiques et de son âge. "Les parents restent des parents, et gardent leurs responsabilités d'éducateurs, insiste Marie Lachance, professeure en sciences de la consommation à l'Université Laval.

S'ils ont la bosse des affaires, papa et maman peuvent épauler leur petit débrouillard dans son entreprise. Sinon, il existe des ressources de soutien en entrepreneuriat jeunesse.

Recourir aux organismes de soutien

Sabri Cadawee, 23 ans, a fait ses débuts au club d'entrepreneurs étudiants du Cégep André-Laurendeau, dans l'arrondissement LaSalle, à Montréal. "J'ai rencontré beaucoup de gens qui m'ont donné des conseils", dit celui qui est devenu président du club.

M. Cadawee fait la promotion de jeunes artistes. En 2007, il a lancé avec des partenaires la webradio Fouzoradio.com, consacrée aux artistes en émergence. Il rêve de détenir une licence d'une station FM.

Sabri caresse son idée d'entreprise depuis toujours. Pour d'autres, elle surgit au hasard. Yannick Savard, 20 ans, est monté sur un Segway lors d'un voyage en République dominicaine en 2009. Il a tellement aimé qu'il a appelé Segway Canada à son retour au pays pour obtenir l'exclusivité de la distribution de la trottinette urbaine au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il en fait depuis la location aux touristes dans le Vieux Port de Chicoutimi. Ses revenus avant dépenses de 10 000 $ lui permettent de payer ses études au Cégep de Jonquière.

Entrepreneur en série

Yannick Gervais n'a jamais manqué d'idées. Cet entrepreneur en série, originaire du village des Becquets, près de Trois-Rivières, vendait ses dessins de porte à porte à 7 ans pour s'acheter des bonbons. À 9 ans, son commerce de vers de terre pour la pêche à la perchaude lui a permis d'acheter son vélo. Au secondaire, il a été sacré meilleur vendeur de babillards en liège de la jeune entreprise de sa classe. Ce trentenaire a fondé Les Aventuriers Voyageurs, un organisme sans but lucratif qui est un réseau de conférenciers voyageurs présentant des ciné-conférences, des ateliers éducatifs et des spectacles. Comme quoi, le travail va de pair avec les voyages, même quand on est jeune.

( le juridique )

Le travail des enfants et des adolescents permis sous certaines conditions au Québec

Le travail des enfants est permis au Québec, mais il y a des restrictions. Les enfants de 13 ans et moins doivent avoir l'autorisation écrite de leurs parents pour travailler.

Les enfants de moins de 16 ans et sans diplôme ne peuvent pas travailler durant les heures de classe. Également, ils ne peuvent pas travailler de nuit de 23 heures à 6 heures du matin , à l'exception des camelots et des artistes.

( repères )

Où trouver de l'information ?

> Jeunes Entreprises du Québec : www.jequebec.org

> Association des clubs d'entrepreneurs étudiants du Québec : www.acee.qc.ca

> Fondation de l'entrepreneurship : www.entrepreneurship.qc.ca

11 %

Proportion des propriétaires d'entreprise qui disent avoir développé leurs compétences en entrepreneuriat à l'école. Ce chiffre est de 18 % dans l'ensemble du Canada.

Source : Indice entrepreneurial québécois 2010, Fondation de l'entrepreneurship

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