«Il faut payer les médicaments à un prix équitable»- Scott Wilks , de Pfizer Canada

Publié le 07/04/2012 à 00:00

«Il faut payer les médicaments à un prix équitable»- Scott Wilks , de Pfizer Canada

Publié le 07/04/2012 à 00:00

La pénurie de produits stériles injectables non brevetés au Canada est grave, mais pas nouvelle. Quelle est la source du problème ?

Le manque de diversité des fournisseurs dans le processus d'appel d'offres et la concentration du pouvoir d'achat entre les mains de groupes d'achat de médicaments. Au fil des ans, ces regroupements ont favorisé un fournisseur [Sandoz, filiale de Novartis], parce qu'il offrait les plus bas prix. Cet acteur est devenu dominant et a découragé ses concurrents. Les prix sont tombés dans une spirale à la baisse, conduisant à la fusion de l'approvisionnement et à l'élimination de la diversité de la chaîne d'approvisionnement en ce qui concerne la fabrication. Maintenant que ce joueur connaît des difficultés, les autres acteurs ne sont pas en position de répondre rapidement à la demande en cas d'urgence. Il faut savoir que la mise en production d'un médicament est un processus très long qui peut prendre un an. Il faut d'abord trouver les ingrédients actifs, ce qui n'est pas évident, car leur durée de vie sur les tablettes n'est pas aussi longue que celle d'une boîte de conserve ! Il y aussi le processus d'approbation. Par exemple, pour pallier la pénurie actuelle, Pfizer travaille à importer un produit injectable qu'elle fabrique en Australie, mais le gouvernement canadien devra l'approuver, ce qui prendra plusieurs semaines.

Quelle solution prônez-vous ?

Il est clair que la solution devra être élaborée par toute l'industrie et le gouvernement. Les groupes d'achat devront diviser les contrats en plusieurs fournisseurs, et leur accorder des volumes qui permettent de rentabiliser la fabrication des médicaments. De cette façon, si un des fournisseurs a des difficultés, les autres pourront rapidement et facilement prendre le relais. C'est plus facile de passer de 25 % à 50 % de part de marché que de 5 % à 50 %. Il faut aussi s'organiser pour que le gouvernement fédéral et les provinces accélèrent le processus d'approbation de médicaments de qualité fabriqués ailleurs. Finalement, le processus de signalement des pénuries, qui fonctionne actuellement de façon volontaire, doit être renforcé.

Est-ce que cela veut dire que les Canadiens vont payer leurs médicaments plus cher ?

Dans certains cas, oui. Il s'agit de faire primer la sécurité des patients et d'être prêt à payer un prix équitable. Cette crise amène tous les acteurs à réaliser que le modèle actuel ne fonctionne plus. Ce qui est bien, c'est qu'on se concerte pour le réparer.

CV

Nom : Scott Wilks

Titre : Directeur général, unité des produits établis, responsable du portefeuille des produits génériques et injectables

Entreprise : Pfizer Canada

Responsable du portefeuille des produits génériques et injectables, Scott Wilks a participé à la création de GenMed, la division des génériques de Pfizer. Il est également membre de l'équipe de leadership de l'Unité des produits établis de l'Amérique du Nord. Il compte 23 ans d'expérience dans l'industrie pharmaceutique et travaille chez Pfizer depuis 1991.

90 %

Part de marché des produits injectables non brevetés détenue au Canada par le fabricant Sandoz.

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