Huit solutions pour mieux financer les petites minières

Publié le 23/02/2013 à 00:00

Huit solutions pour mieux financer les petites minières

Publié le 23/02/2013 à 00:00

Normand Champigny : «Comment les petites sociétés d'exploration minière au Canada peuvent-elles trouver du financement pour poursuivre leurs projets - et survivre -, alors que le financement par dette et par capitaux propres est de plus en plus serré ?»

Le cri d'alarme est lancé : selon la firme de recherche indépendante Kaiser Research Online (KRO), le tiers des 1 803 sociétés minières actives au Canada disposaient de moins de 200 000 $ d'encaisse à la fin de 2012. «Le risque est élevé pour le Canada de perdre non seulement plusieurs centaines d'entreprises, mais aussi une expertise et un leadership dans un secteur qui lui semble si cher», prévient le président de KRO, John Kaiser. Voici huit solutions pour y remédier.

1 La révision des règles boursières

Selon John Kaiser, éditeur de Kaiser Research Online, les autorités financières doivent s'attaquer à deux genres de transactions nuisibles aux petites sociétés d'exploration : les ventes à découvert et les transactions à haute fréquence, où l'on fait appel à des algorithmes pour décider des transactions. «Les investisseurs qui ont recours à ces pratiques ne s'intéressent pas aux données fondamentales de l'entreprise, mais seulement au mouvement boursier. En conséquence, cela fait bouger le titre de façon exagérée», explique-t-il. Le président de la Bourse de croissance TSX (TSXV), John McCoach, indique de son côté que la Bourse se penche sur la question, de concert avec l'Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières. L'Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs doit également se prononcer sur le sujet lors de son congrès annuel en mars.

2 L'élargissement de la base des investisseurs

Selon M. Kaiser, plus d'investisseurs devraient avoir accès au marché des placements privés. Les règles d'accréditation en vigueur sont trop rigides, selon lui.

3 L'intégration verticale

Les petites sociétés minières doivent se tourner vers d'autres sources de financement, comme les intégrations verticales, propose John Gravelle, leader des Amériques pour la pratique minière chez PricewaterhouseCoopers (PwC). C'est-à-dire «trouver un partenaire qui prendra une participation de, disons 20 % dans votre société, créera une coentreprise à 50 % et obtiendra 60 % de votre minerai». La formule est très en vogue dans les projets de mines de fer de la Fosse du Labrador, où les partenaires sont des aciéries asiatiques.

4 Un régime d'actions accréditives bonifié

John Gravelle demande à Ottawa de pérenniser le régime au lieu de le renouveler d'année en année.

5 Le «streaming»

C'est une transaction à laquelle on a eu recours dans le secteur aurifère et qui se répand aux autres métaux. Il s'agit de vendre son minerai au rabais à un intermédiaire qui vous fera un paiement d'avance.

6 Une fusion d'égaux

Selon John Gravelle, des sociétés d'exploration de même taille peuvent s'unir pour réaliser des synergies et des économies. Elles auront ainsi plus de chance de survivre.

7 La vente d'une partie de son portefeuille de projets

Les sociétés ayant plusieurs projets en cours pourraient se concentrer sur les plus prometteurs.

8 La promotion et la simplification

John McCoach dit que le TSXV parcourt le monde pour promouvoir les sociétés canadiennes d'exploration minières auprès des gestionnaires de fonds. De plus, il poursuit la simplification des règles d'inscription en Bourse. De leur côté, les petites sociétés minières réclament une baisse des frais.

SON COMMENTAIRE

La crise de financement est très aiguë. Elle a atteint des niveaux sans précédent. Le manque de financement aura pour conséquence une diminution importante des dépenses d'exploration, ce qui ralentira le rythme des découvertes, et une réduction des ressources minérales offertes aux exploitants. À moyen terme, cette tendance mettra de la pression à la hausse sur les prix. Le financement accréditif, qui a des modalités plus attrayantes au Québec, amenuise quelque peu cette crise, mais le prix très bas des actions des explorateurs rend le financement hautement dilutif. Notre société, Donner Metals, a dû recourir à une variété de modes de financement pour rendre l'argent disponible, et ce, afin d'explorer et de mettre en marche la mine Bracemac-McLeod, depuis la découverte de son gisement en 2007 jusqu'à la production commerciale prévue en mai 2013. Les solutions envisagées par les divers acteurs de l'industrie ne font pas l'unanimité, mais il est quasi certain que l'industrie devra s'adapter à cette nouvelle réalité.

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