Groupe BMTC, un modèle à suivre

Publié le 19/05/2012 à 00:00

Groupe BMTC, un modèle à suivre

Publié le 19/05/2012 à 00:00

Groupe BMTC, qui exploite les magasins de meubles Brault & Martineau et Ameublement Tanguay au Québec, a racheté 43 100 de ses actions à des prix variant de 19,27 $ à 20,40 $ au cours du mois d'avril. Rien de bien particulier, me direz-vous, car ces rachats représentent moins de 1 % des actions en circulation de l'entreprise.

Pourtant, je crois que le Groupe BMTC mérite la palme des «racheteurs» en série du Québec. Saviez-vous que l'entreprise, qui a aujourd'hui une valeur boursière de 915 millions de dollars, a racheté pour plus de 421 M$ de ses actions de 1996 à 2011 ? Et que, en tenant compte de quatre fractionnements deux pour un au cours de cette période, son nombre d'actions en circulation a diminué de 64 %, passant de 135,5 M à 48,3 M ?

Pendant cette période, ces rachats d'actions ont permis à la société de multiplier ses profits par action par un multiple de près de 16 ! La croissance annuelle composée de ces profits par action se chiffre à 20,2 %, une performance tout à fait extraordinaire qui dépasse celle de bien des entreprises de forte croissance. Et tout ça, dans l'industrie du meuble !

Pour mieux comprendre l'influence qu'ont pu avoir les rachats d'actions sur ses profits par action au cours des 16 dernières années, sachez que ses profits nets ont enregistré une croissance annuelle composée de 12,2 %, une très bonne performance en elle-même. Les rachats ont ajouté 10 % au taux de croissance annuelle composée des profits par action.

Mais ce qui est encore plus impressionnant, selon moi, est la façon avec laquelle le Groupe BMTC a effectué ses rachats : méthodiquement et sans prendre de risques indus. Ainsi, de 1996 à 2011, BMTC a racheté ses propres actions chaque année, sans exception. Elle en a racheté en moyenne pour 26,3 M$ par année. Qui plus est, la société ne s'est jamais endettée pour le faire, ayant conservé un bilan sans dette pendant toute la période. De fait, la direction a systématiquement utilisé une partie de ses fonds autogénérés libres annuels pour racheter ses actions. Au cours des 16 derniers exercices, BMTC a dégagé des fonds autogénérés libres totalisant 611,9 M$. De cette somme, 507 M$ ont été versés à ses actionnaires, soit sous forme de rachats d'actions (421,4 M$) ou de dividendes (86 M$).

Test ultime : le cours du titre d'une entreprise en Bourse

Ces statistiques ne vous impressionnent pas outre mesure ? L'évolution du cours du titre de BMTC devrait vous convaincre de la performance exceptionnelle de cette entreprise : de 1996 à 2011, son cours moyen (moyenne entre le haut et le bas de l'année) est passé de 0,47 $ à 20,78 $, pour un rendement annuel composé de 28,7 %. Pas encore convaincu ? Si vous aviez investi 5 000 $ dans ce titre en 1996, votre investissement vaudrait aujourd'hui plus de 220 000 $ ! Et c'est sans compter les dividendes perçus au cours de la période, qui totalisent près de 1,40 $ par action.

Je tire deux leçons de tout cela. Premièrement : il n'est pas nécessaire d'investir dans un secteur en forte croissance ou à la mode pour obtenir de bons rendements en Bourse. Deuxièmement : les entreprises qui utilisent bien leurs fonds autogénérés libres pour racheter leurs actions peuvent sensiblement améliorer la croissance de leurs profits par action à long terme et du même coup enrichir leurs actionnaires.

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