Google veut donner vie à l'ordinateur qui parle dans Star Trek

Publié le 02/03/2013 à 00:00, mis à jour le 28/02/2013 à 09:20

Google veut donner vie à l'ordinateur qui parle dans Star Trek

Publié le 02/03/2013 à 00:00, mis à jour le 28/02/2013 à 09:20

Google est une entreprise tournée vers le futur. Elle l'a déjà démontré en prenant le virage mobile, et elle prévoit déjà d'autres virages, comme le laissent présager ses voitures sans conducteur et ses lunettes intelligentes. Son plus grand projet, toutefois, vise à transformer son moteur de recherche en une assistante virtuelle. Amit Singhal, vice-président de Google responsable du développement de la recherche, a accepté de nous en parler.

«Je fais l'ambitieuse prédiction que, dans cinq ans, on sera proche de l'ordinateur de Star Trek», lance Amit Singhal, faisant allusion à l'ordinateur parlant de la célèbre série de science-fiction. Concrètement, Google veut cesser de fournir des liens en réponse aux requêtes de ses utilisateurs, mais souhaite plutôt leur donner les informations dont ils ont besoin en temps réel.

Le moteur de recherche le fait d'ailleurs de plus en plus, notamment grâce à la sémantique et à la personnalisation des résultats de recherche. «On tient compte du contexte, qui peut notamment varier selon l'heure, la date ou le lieu où une recherche est faite. Si vous tapez "meilleure pizza", Google n'affichera pas de liens pointant vers une pizzeria en Italie», illustre Amit Singhal.

Depuis l'introduction du Knowledge Graph en mai dernier, Google répond aux requêtes en affichant de l'information pertinente, tirée de sources telles que Wikipédia, à gauche de ses résultats de recherche. L'utilisateur n'a donc plus toujours besoin de cliquer sur l'un des liens proposés pour obtenir une réponse. Dans les faits, les ingénieurs de Google travaillent à retirer du processus de recherche tout ce qui demande des efforts de la part des utilisateurs : «Nous voulons qu'ils puissent mener une vie meilleure et plus productive ; nous voulons leur faire gagner du temps pour qu'ils puissent faire ce qu'ils aiment», dit M. Singhal.

Pour parvenir à cet objectif, Google souhaite dans un premier temps permettre à ses utilisateurs d'interagir de manière plus naturelle avec son moteur de recherche. Avec son application Google Now, Google peut déjà comprendre des questions posées par ses utilisateurs oralement et leur répondre par des phrases complètes. Google peut aussi faire des recherches à partir d'images, grâce à l'application Google Goggles, et même reconnaître une chanson en train de jouer avec l'application Google Search pour Android. «La recherche devrait être confinée à l'arrière-plan, car taper des mots clés n'est pas la manière la plus naturelle de communiquer pour l'être humain, qui est multisensoriel.» Google n'est pas la seule entreprise à miser sur ce qu'on appelle les interfaces naturelles. L'assistante virtuelle Siri d'Apple et le capteur de mouvements Kinect de Microsoft, notamment, en sont des manifestations populaires.

La prochaine étape logique, après avoir éliminé toute friction du processus de recherche, est d'éliminer complètement ce processus. Google vise ainsi à anticiper les besoins de ses utilisateurs lorsque c'est possible. «L'objectif, c'est de rendre les mêmes services que vous attendriez d'une assistante parfaite. Par exemple, je m'attendrais à ce qu'une telle assistante me dise que les bouchons de circulation sont terribles aujourd'hui et que je dois partir dès maintenant si je ne veux pas arriver en retard à mon rendez-vous à l'autre bout de la ville.»

Bâtir le futur plutôt que de le prévoir

Chez Google, le futur n'est pas quelque chose qu'on tente de prévoir, mais quelque chose qu'on bâtit au quotidien. Ainsi, il ne faut pas s'attendre à ce que Google organise un lancement pour dévoiler son nouveau moteur de recherche à la sauce Star Trek dans cinq ans. Dans les faits, c'est un objectif dont l'équipe d'Amit Singhal s'efforce de se rapprocher de jour en jour.

Quoique Google réponde à plus de trois milliards de requêtes par jour, chacune d'entre elles est importante aux yeux d'Amit Singhal, qui reconnaît avoir encore beaucoup à faire. «On pourrait et on devrait être meilleurs. Comme je le dis à tout le monde, la prochaine fois que vous faites une recherche et que vous pensez que les résultats pourraient être meilleurs, écrivez-moi un courriel !»

50,1 G$ US Revenus totaux de Google en 2012. Les sites Web de l'entreprise ont y contribué à hauteur de 31,2 G$ US. | Source : Google

65 %

Parts de marché de Google en nombre de recherches. En ordre d'importance, ses principaux concurrents sont le moteur chinois Baidu (8 %), Yahoo (5 %), le russe Yandex (2,8 %) et Microsoft (2,5 %).

Source : comScore, décembre 2012

julien.brault@tc.tc

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