Gestion du risque : la diversification seule ne suffit plus

Publié le 15/10/2011 à 00:00

Gestion du risque : la diversification seule ne suffit plus

Publié le 15/10/2011 à 00:00

La diversification du portefeuille a longtemps été perçue par les investisseurs comme la meilleure manière de gérer le risque. Dans un marché volatil, cette stratégie ne fonctionne pas, estime le vice-président de Pimco, Sébastien Page.

Invité par les CFA de Québec à la fin de septembre, celui qui est aussi directeur des analyses clients pour cette firme américaine de produits financiers a fait valoir que la protection du risque de pertes extrêmes est un rempart plus efficace que la diversification.

«La diversification ne fonctionne pas lorsqu'il y a panique dans les marchés, a estimé M. Page. Les actifs moins risqués baisseront en même temps que les actifs plus risqués, à cause de l'effet de panique. Ce n'est pas une raison fondamentale, mais un motif de comportement des investisseurs, qui s'affolent tous en même temps, même quand les actifs n'ont rien à voir les uns avec les autres. Des actifs perdent de la valeur simplement parce qu'ils représentent le risque, et les investisseurs paniqués vendent le risque.»

Classer son portefeuille

L'analyste financier, installé à Newport Beach en Californie, a expliqué qu'il demeure toujours utile de diversifier son portefeuille selon les catégories d'actif, mais il a indiqué que la crise financière montre l'importance de diversifier le portefeuille aussi par facteurs de risque.

Historiquement, la volatilité du portefeuille a été considérée comme une mesure de risque. Depuis la crise financière, les investisseurs ont reconnu, a dit M. Page, qu'elle est une très mauvaise mesure, car volatilité et risque sont souvent déconnectés. Deux allocations d'actifs ayant la même volatilité présenteront des probabilités de pertes extrêmes complètement différentes.

Le marché des actions est considéré comme étant le risque le plus important par les investisseurs. En effet, son importance est parfois plus grande qu'on ne le soupçonne à première vue. M. Page a donné l'exemple d'un portefeuille type comprenant 24 % d'actions, mais dont 79 % du risque venait du marché boursier. C'est cela, considère-t-il, qui montre la nécessité de mieux se couvrir.

«Si on se protège contre les pertes extrêmes, on se sent plus en sécurité. Et quand on se sent plus en sécurité, on peut gérer plus de risques. Par conséquent, on obtient généralement un meilleur rendement», a-t-il affirmé.

Pimco a été un pionnier dans la création de fonds offrant une protection contre les risques extrêmes. Il existe très peu de ces produits au Canada. Mais les investisseurs peuvent aussi demander à leur gestionnaire de fonds d'acheter une protection ; celle-ci est moins chère lorsque les marchés sont calmes.

Acheter une protection, une avenue à considérer

Une manière de se protéger contre un risque extrême est d'acquérir des produits dérivés, telles des options, pour se protéger contre une baisse des marchés des actions. Cela fonctionne comme un contrat d'assurance.

«Je ne peux pas vous dire à quel moment il faut acheter une protection, c'est très difficile à prévoir. Je vous dirai toutefois que si vous en achetez, ça rapporte en moyenne tous les trois à cinq ans. Ça se peut que vous achetiez sans que cela soit rentable, mais il faut se rappeler qu'on va chercher un meilleur rendement en prenant plus de risques», a souligné M. Page, en insistant sur le fait que la protection est un processus dynamique, au même titre que l'allocation d'actifs.

valérie.lesage@transcontinental.ca

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