«Et puis quoi encore ?»- Allen Palmiere, président d'Adriana Resources

Publié le 15/06/2013 à 00:00

«Et puis quoi encore ?»- Allen Palmiere, président d'Adriana Resources

Publié le 15/06/2013 à 00:00

Le gouvernement Marois et l'industrie minière se dirigent vers une autre collision frontale. Cette fois, c'est au sujet de certaines dispositions du nouveau projet de loi sur les mines et sur les tarifs d'électricité au nord du 49e parallèle.

Lors d'un événement organisé par les Grandes Conférences Les Affaires, à Montréal, le président de la société minière torontoise Adriana Resources a vertement dénoncé la disposition obligeant les sociétés minières qui veulent construire une mine au Québec à produire une étude de faisabilité sur la transformation de leur minerai.

Il a aussi dénoncé le «pouvoir discrétionnaire» donné au ministre de bloquer un projet minier et de dicter des stratégies aux minières. «On ne sait pas ce que le gouvernement va nous demander, cela crée un risque politique et cela peut affecter grandement la viabilité économique de nos projets», a déclaré M. Palmiere. «Après les hausses de redevances, je me dis : et puis quoi encore ?»

Adriana et son partenaire chinois Wisco (60 %) veulent bâtir une gigantesque mine de fer au Nunavik, un projet de 13 milliards de dollars pouvant créer jusqu'à 2 000 emplois. Mais si le projet de loi est adopté, elle devra produire une étude portant sur la faisabilité d'une aciérie au Québec afin d'obtenir son permis.

Or, selon le dirigeant, «n'importe qui de sensé sait qu'il n'y a pas de marché en Amérique du Nord pour une nouvelle aciérie. Les nouvelles usines sont en Chine, et elles affichent présentement des surplus totalisant 200 millions de tonnes d'acier. Adriana devra dépenser 50 millions de dollars pour une étude qui va se retrouver sur une tablette !»

Ligne électrique

Le projet du Lac Otelnuk prévoit la production de 50 millions de tonnes de concentré de fer (67 %) par année pendant au moins 75 ans. Mais le projet est très énergivore : il nécessite une ligne électrique de 735 mégawatts longue de 470 kilomètres, dont la construction coûtera 2 M$ le kilomètre, a indiqué M. Palmiere.

Ce dernier réclame de l'électricité à un tarif identique à celui que paient les Américains à Hydro-Québec, soit 4 cents le kilowattheure (kWh).

Or, en 2012, le président de la société d'État a indiqué que le tarif pour les projets industriels au nord du 49e parallèle serait plutôt de 9 cents le kWh.

«La situation a changé avec le gaz de schiste», a rappelé M. Palmiere. Et à 9 cents le kWh, l'énergie du projet du Lac Otelnuk représenterait 30 % des coûts d'exploitation, a-t-il précisé.

La question du chemin de fer

Difficile de dire si ce facteur pourrait tuer la viabilité du projet. L'étude de faisabilité le dira. Elle devrait être achevée à l'automne 2014.

Le construction d'un chemin de fer préoccupe aussi Adriana. «On est un an en retard» à cause du projet avorté du Canadien National et de la Caisse de dépôt. Et voilà maintenant que l'autre scénario, qui consiste à utiliser le chemin de fer existant QSNL, qui appartient à la minière IOC, devient lui aussi incertain tant qu'on ne saura pas qui sera le futur propriétaire d'IOC.

Adriana doit aussi régler l'entreposage de ses énormes piles de fer près du port de Sept-Îles. D'autre part, la minière doit décider si elle construira ou non une usine de bouletage de 5 G$.

Mais il se peut qu'elle y soit obligée, pour une raison technique : à cause de sa consistance poudreuse, le concentré de fer sera difficile à transporter s'il n'est pas mis en boulettes. Le bouletage n'est pas considéré comme une étape de transformation dans la politique du ministère des Ressources naturelles.

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