Épargnants, établissez d'abord votre charte des valeurs

Publié le 26/10/2013 à 00:00

Épargnants, établissez d'abord votre charte des valeurs

Publié le 26/10/2013 à 00:00

Un nombre croissant d'investisseurs se tournent vers l'investissement socialement responsable (ISR) afin de faire rimer rendement et valeurs. Étant donné l'explosion de popularité de cette philosophie de placement au cours des dix dernières années, les fonds et autres produits financiers qui permettent d'investir de manière responsable se sont multipliés.

L'élément déterminant dans le choix d'un placement repose sur votre volonté à participer. Voulez-vous être un investisseur passif ou engagé ?

Pour investir de manière responsable, un particulier peut, dans un premier temps, construire son propre portefeuille en intégrant des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) qui concordent avec ses valeurs lors de la sélection des titres.

Toutefois, pour ceux qui n'ont pas l'âme d'un gestionnaire de portefeuille, le choix se restreint à trois options : les fonds communs de placement, les fonds de capital de risque ou l'unique fonds négocié en Bourse (FNB) offert au Canada, le iShares Jantzi Social Index Fund.

En 2012, l'Association Investissement Responsable (AIR) a répertorié 159 fonds d'investissement (fonds communs de placement et de capital de risque) destinés aux particuliers canadiens et qui appliquent des critères ESG dans la sélection de leurs investissements. Au 31 décembre 2011, les actifs de ces fonds totalisaient 13,5 milliards de dollars, soit une hausse de 8 % par rapport à 2010.

Selon Olivier Gamache, pdg du Groupe investissement responsable (GIR), les stratégies les plus utilisées dans les fonds communs sont l'exclusion, le filtre positif, l'engagement actionnarial et l'intégration des facteurs ESG.

«L'exclusion du tabac, du nucléaire, etc. est la première chose qui vient en tête chez les gens. Mais le filtrage peut aussi, par exemple, suivre une approche du "premier de classe", car il consiste à investir dans les sociétés qui utilisent les meilleures pratiques», dit M. Gamache.

Un engagement payant

Pour Pascale Imbeau, conseillère en placement chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne, l'engagement actionnarial est un critère extrêmement important dans une optique d'investissement responsable. «Il y a des fonds qui se disent responsables, mais qui ne font que de l'exclusion. Ce n'est pas suffisant !»

Olivier Gamache partage la même opinion. Il y a 10 ans, la norme était la théorie de l'investisseur universel. Autrement dit, si vous n'aimez pas les actions de l'entreprise, vendez-les et investissez ailleurs. «Mais depuis, les investisseurs ont compris qu'ils doivent toujours conserver leurs actions [afin de toujours suivre l'évolution des indices].»

Selon les experts, l'engagement actionnarial permet de créer de la valeur ajoutée. «C'est payant», dit M. Gamache. «C'est perçu comme de l'activisme, alors que c'est une activité durant laquelle l'investisseur s'intéresse à ses placements et ira jusqu'à soumettre de nouvelles idées au conseil d'administration.»

L'engagement actionnarial peut être passif, par exemple en exerçant les droits de vote, ou bien plus actif, tel qu'en écrivant une lettre au président du conseil d'administration pour lui faire part de ses inquiétudes.

«Il est question de consensus sociaux, et les dirigeants des entreprises concernées le savent. Généralement, ils sont disposés à recevoir des points de vue externes pour améliorer leurs procédures et leur performance», dit Hélène Gagné, directrice principale à la commercialisation, gestion du patrimoine, chez Desjardins.

Selon Pascale Imbeau, les Fonds Éthiques de Placements NEI et les Fonds Méritas sont les fonds canadiens les plus engagés. «Leur travail pour ce qui est de l'actionnariat est vraiment excellent. De plus, ces fonds ont un très bon rendement».

Des rendements similaires

Le rendement des fonds ISR est au coeur des débats depuis plusieurs années. «Plusieurs études réalisées au fil du temps démontrent qu'on ne laisse pas de billes sur la table lorsqu'on investit en ISR, dit Mme Gagné. C'est un mythe !»

Olivier Gamache est du même avis. «Une analyse menée par le cabinet Mercer a prouvé que le rendement de l'ISR était similaire, voire supérieur à ceux des fonds traditionnels.»

Néanmoins, évaluer le rendement des fonds ISR au Canada est un exercice périlleux en raison du manque de données et d'une délimitation encore floue. À la différence de la France, qui dispose depuis 2001 d'un label baptisé Novethic pour reconnaître les fonds ISR, le Canada accuse toujours du retard en la matière, disent les experts.

Par exemple, Morningstar Canada ne dispose pas d'outils qui permettent de déterminer les fonds socialement responsables, concède Christian Charest, rédacteur chez Morningstar. «Nous ne pouvons donc en analyser le rendement.»

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