Énergie verte : Hydro-Québec laisse 260 millions sur la table, selon la Fondation Rivières

Publié le 18/08/2012 à 00:00

Énergie verte : Hydro-Québec laisse 260 millions sur la table, selon la Fondation Rivières

Publié le 18/08/2012 à 00:00

Près de 263 millions de dollars. C'est l'argent qu'Hydro-Québec laissera sur la table si elle ne profite pas d'une ligne de transport internationale projetée par des investisseurs canado-américains pour exporter de l'électricité «verte» à New York.

C'est du moins le calcul de la Fondation Rivières, qui s'immisce ainsi dans la campagne électorale. «Le virage vert doit être pris pour obtenir la prime de 3 à 6 cents par kilowattheure disponible avec le Renewable Portfolio Standard accordée aux fournisseurs d'énergie verte par de nombreux États américains», mentionne le communiqué de ce groupe environmental, obtenu par Les Affaires.

Ces crédits d'électricité verte sont disponibles pour l'éolien, la biomasse et la petite hydraulique, mais pas pour l'énergie des grandes centrales hydroélectriques de plus de 30 mégawatts (MW), qui constitue le gros du portefeuille énergétique d'Hydro-Québec.

La société d'État compte néanmoins sur d'importants approvisionnements qui peuvent satisfaire aux critères du Renewable Portfolio Standard (RPS), issus de l'éolien, de la petite hydraulique et de la biomasse. «Les infrastructures sont déjà disponibles. Il y a déjà plus de 1 000 MW d'énergie éolienne installée au Québec», souligne Alain Saladzius, cofondateur de la Fondation Rivières.

Le groupe de pression reproche à Jean Charest de ne pas avoir abordé la question avec ses vis-à-vis américains lors de la 36e réunion annuelle des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres de l'Est du Canada, les 29 et 30 juillet dernier.

Hydro-Québec refuse de commenter les chiffres avancés par la Fondation Rivières. «Toutefois, j'attire votre attention sur le fait que le montant total des primes accordées à l'ensemble des producteurs d'énergie dans le cadre du programme RPS de New York en 2011 est de 36,2 millions de dollars [US]», écrit le porte-parole Gary Sutherland dans un courriel. Et ce, pour tous les bénéficiaires de ces crédits. Bien loin des 263 millions que laisse miroiter la Fondation Rivières pour Hydro-Québec.

Une nouvelle ligne à l'horizon

Pour la Fondation Rivières, la province est à la croisée des chemins. Hydro-Québec appuie les démarches de Transmission Developers, qui veut construire entre le Québec et New York le Champlain-Hudson Power Express (CHPE), une ligne d'exportation de 1 000 MW, au coût de 2,2 milliards de dollars.

Le promoteur souhaite réserver 75 % de la capacité pour un contrat d'exportation d'électricité à long terme.

«On a des discussions avancées avec eux pour réserver et utiliser une partie importante de la capacité de transport», expliquait le pdg Thierry Vandal en entrevue avec Les Affaires au printemps.

Chris Anderson, un ancien cadre d'Hydro-Québec, a de son côté demandé l'accès à CHPE pour exporter aux États-Unis de l'électricité «verte» provenant de l'Ontario et du Québec, en collaboration avec la pétrolière BP. Une demande concurrente de celle d'Hydro-Québec Production, déposée deux mois plus tard, en 2011. Si la société d'État obtient l'accès au réseau, les grands barrages seront mis à contribution pour le gros de l'électricité à exporter. La vente de cette énergie ne pourrait donc pas donner accès à des crédits du Renewable Portfolio Standard new-yorkais.

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