Dix millions par année pour une usine concurrentielle

Publié le 15/10/2011 à 00:00

Dix millions par année pour une usine concurrentielle

Publié le 15/10/2011 à 00:00

Bon an mal an, Molson Coors Canada investit pour maintenir la compétitivité de son usine de la rue Notre-Dame, à Montréal. C'est le prix à payer pour garder en forme une vieille dame de 225 ans.

Vues de l'extérieur, les installations de Molson, que les conducteurs pris dans les embouteillages (!) sur le pont Jacques-Cartier connaissent si bien, semblent immenses. D'où notre étonnement lors de la visite que nous a offerte Ronald Robillard, chef du brassage.

En fait, ce n'est pas une grande usine, mais une accumulation de nombreuses petites unités emboîtées et empilées. Deux cuves dans une usine, deux autres dans un immeuble connexe, une autre à l'étage supérieur... C'est qu'au fil des ans, pour ne pas dire des siècles, la mythique brasserie a procédé à plusieurs expansions. Quel que soit l'endroit où l'on se trouve, on a toujours l'impression d'être dans une petite shop. «C'est sûr que si on construisait une usine neuve, elle ne ressemblerait pas à celle-ci», lance M. Robillard, qui est au service de la famille Molson depuis 37 ans. Avant lui, son père a vendu de la Molson pendant 34 ans. Et M. Robillard nous a fait promettre de mentionner que son fils Mathieu a fait ses débuts à l'empaquetage en avril dernier.

Une nouvelle chaîne de canettes

Spectaculaire, une visite chez Molson ? Pas vraiment . Toute la production est faite dans des cuves fermées ; il n'y a rien à voir ! En raison de cette configuration, on ne voit que peu d'employés à la fois, ce qui donne l'impression d'une usine en arrêt de production. Néanmoins, la brasserie emploie 550 personnes réparties sur un horaire de 24 heures sur 24, 5 jours par semaine, parfois 7 jours sur 7 dans les périodes de pointe.

Avant de commencer l'entrevue, Jacques Girouard se fait servir une bière. Après tout, Molson n'est pas une marque d'eau de source... Le directeur de la brasserie de Montréal, qui a notamment dirigé l'usine de Kraft à Mont-Royal, est fier de dire que Molson est en train de réaliser des travaux de 52 millions de dollars (M$) : une chaîne de remplissage de canettes de 355 ml qui sera opérationnelle au début de 2012.

«La canette est beaucoup plus populaire que la bouteille aux États-Unis. Elle est aussi plus vendue dans l'ouest du Canada qu'au Québec, explique M. Girouard. Mais dans la province aussi, la canette gagne du terrain.»

La brasserie de Montréal peut remplir des canettes de différents formats, mais pas de 355 ml, le format le plus recherché. Les consommateurs apprécient les canettes parce qu'elles sont plus légères à transporter et qu'elles sont acceptées là où les bouteilles, fragiles, sont interdites, comme sur les plages.

«Cet investissement dans de l'équipement de dernière technologie est essentiel pour protéger nos marchés, estime M. Girouard. C'est un défi d'être efficace avec une production répartie dans plusieurs immeubles et sur plusieurs étages, mais nous relevons le défi. Les expansions ont été faites une à la fois, au fil de l'histoire. Nos employés se sont adaptés et ils maîtrisent très bien la complexité des opérations.»

Chaque année, la brasserie de Montréal investit pour moderniser ses équipements. En 2009, elle a ainsi acheté cette laveuse de bouteilles de 8 M$ qui consomme deux fois moins d'eau.

L'être humain avant tout

Sur la carte d'affaires de Ronald Robillard, on peut lire : Chef OCM - Brassage. OCM ? Organisation de classe mondiale. Dans ses 16 brasseries dans le monde, dont sept au Canada, Molson Coors est engagée depuis plus de trois ans dans un vaste programme d'amélioration de ses procédés. Du genre Six Sigma, 5S, meilleures pratiques, etc.

La direction de Molson sait bien que la technologie la plus avancée, ses concurrents peuvent se la procurer aussi. Ce qui lui permettra de se démarquer dépend de ses 14 500 employés. «Notre but est d'amener les décisions le plus près possible des gens qui font le travail», explique M. Girouard. Chaque année, Molson Coors a un objectif de réduction de ses coûts d'exploitation.

Même si la jeune génération ne prise guère l'environnement manufacturier, M. Girouard assure qu'il n'a aucune difficulté à recruter. La société a une forte visibilité, notamment à cause de son association avec le Club de hockey Canadien, et ses emplois sont bien rémunérés. Les relations de travail sont au beau fixe : la brasserie a renouvelé en février sa convention collective pour sept ans.

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