Détourner plus de déchets des dépotoirs

Publié le 14/09/2013 à 00:00, mis à jour le 12/09/2013 à 10:12

Détourner plus de déchets des dépotoirs

Publié le 14/09/2013 à 00:00, mis à jour le 12/09/2013 à 10:12

Les matières résiduelles représentent près de 6 % des émissions de gaz à effet de serre au Québec. Une meilleure gestion de nos vidanges permettrait des les diminuer.

Après les matières dangereuses, les liquides, certains types de boues, les carcasses de voitures, ce sera au tour des papiers, des cartons et du bois d'être interdits dans les sites d'enfouissement. D'ici 2020, la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles prévoit aussi interdire l'élimination de la matière organique putrescible.

Pour Nicolas Bellerose, responsable du secteur de la construction, rénovation et démolition chez Recyc-Québec, il n'y a aucun doute : le renforcement de la réglementation crée des occasions d'affaires. «Au cours des cinq dernières années, le nombre de centres de tri de matériaux de construction a considérablement augmenté», souligne-t-il. Il en existe une quarantaine aujourd'hui sur le territoire.

L'industrie de la revalorisation des matières résiduelles prend forme. Le plan d'action 2011-2015 de la Politique québécoise estime que la récupération des 2,5 millions de tonnes les plus couramment récupérées représenterait une valeur de 550 millions de dollars et procurerait plus de 10 000 emplois directs.

Le géant nord-américain Waste Management - qui a acquis récemment RCI Environnement, première entreprise du secteur au Québec - l'a compris. Le gestionnaire de sites d'enfouissement mise sur la diversification de ses activités pour devenir «gestionnaire de matières résiduelles».

En 2011, Waste Management a augmenté d'un million de tonnes sa capacité de revalorisation en Amérique du Nord, la portant à 13 millions au total. Au cours de la même année, l'entreprise a aussi augmenté de 2,5 millions de tonnes sa capacité de traitement des matières organiques.

Pas assez de débouchés

Mais les obstacles sont nombreux avant que l'industrie n'atteigne sa maturité, croit Jean-Guy Lambert, associé de la firme d'architecture montréalaise Atelier TauTem. Il a supervisé la déconstruction d'un ancien magasin de meubles de l'arrondissement de Montréal-Nord. L'objectif était de détourner 95 % des matières résiduelles du bâtiment des sites d'enfouissement, dont 10 % en les réutilisant.

«Près de 87 % des matières résiduelles ont pris un autre chemin que celui du dépotoir», dit M. Lambert. L'objectif n'a pas été atteint parce que le secteur de la réutilisation de certains matériaux est peu développé, précise-t-il.

«L'absence d'infrastructures et de réel marché ne facilite pas le réemploi. Certains matériaux prennent la route de sites d'enfouissement parce qu'il n'y a pas de marchés où nous avons pu les écouler.»

Selon Jean-Guy Lambert, il y a un autre obstacle : la culture de réutilisation est peu développée au Québec. «Dans le secteur de la construction, il va falloir passer d'une culture de démolition à une culture de déconstruction.»

Les municipalités et les grandes institutions publiques pourraient prêcher par l'exemple. «Malheureusement, les gros donneurs d'ouvrage ne recyclent pas beaucoup. Pourtant, ces organisations auraient la capacité de réutiliser leur propre matériel.»

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