Le secteur des technologies langagières semble échapper à la tempête économique. Voici trois fabricants qui ont le vent dans les voiles.
L'Antidote du Druide
Depuis le lancement du logiciel d'aide à la rédaction française, Antidote, en 1996, les dictionnaires et autres volumes de grammaire papier en ont pris pour leur rhume. Qu'il s'agisse de la rédaction de courriels, de documents, de présentations, l'arsenal d'Antidote (correcteur, 10 grands dictionnaires et 10 guides linguistiques), qui se greffe aux logiciels de rédaction, élimine fautes et coquilles.
Le président et fondateur de l'entreprise Druide Informatique, Eric Brunelle, estime à 300 000 le nombre actuel d'utilisateurs de son logiciel au sein de la francophonie planétaire. " Uniquement au dernier trimestre, nous avons enregistré une hausse de 16 % de nos ventes avec la mise en marché de la sixième édition du produit ", indique-t-il.
Et le logiciel vedette, primé à deux reprises par l'Office de la langue française, fait des petits. Depuis 2006, Antidote vient à la rescousse des concepteurs de site Web. Sous l'appellation WebElixir, le logiciel veille à la qualité du français employé en ligne. " Un outil très apprécié par les blogueurs ", fait remarquer M. Brunelle.
Druide Informatique a également lancé une version mobile iPhone en septembre dernier. Sollicitée depuis plusieurs années, l'entreprise compte bientôt adapter son produit au marché anglophone.
Gérer des documents selon Irosoft
L'ère des réunions sans papier est commencée. Et c'est une entreprise montréalaise qui lui donne le ton.
Spécialiste de la gestion intégrée d'information et de documents électroniques (un des quatre secteurs des technologies langagières en pleine expansion), Irosoft élabore depuis 1995 des solutions de gestion documentaire qui permettent à ses clients de constituer, d'organiser, de valoriser et de préserver leur capital informationnel de façon simple et efficace.
Son plus récent produit, Docuthèque, une application de gestion intégrée de documents et d'archives, a littéralement séduit le conseil d'administration de Loto-Québec en mars dernier. Même réaction au conseil de la ville de Valleyfield, dont la satisfaction pour ce produit qui facilite les activités de gestion, de consultation et de recherche par le truchement du Web, a un effet d'entraînement très positif.
" Nous sommes déjà en pourparlers avec une vingtaine de municipalités intéressées par notre logiciel ", indique Alain Lavoie, président et cofondateur d'Irosoft. L'entreprise, qui emploie 35 personnes, a réalisé des projets d'envergure pour plus de 50 ministères, agences gouvernementales et entreprises privées au Canada.
Un des principaux clients d'Irosoft, le ministère de la Justice du Canada, soutient qu'il a amélioré sa productivité de 400 % depuis qu'il en utilise les logiciels de gestion, notamment le système qui soutient l'ensemble du processus législatif canadien. Ce produit, qui présente de grandes possibilités d'exportation, a d'ailleurs fait l'objet de démarchage international. Le parlement des Bermudes en a été le premier acheteur.
La voix de Nü Echo
Près de 250 000 Québécois changeront d'adresse le 1er juillet. Une situation qui se traduit toujours par un lourd volume d'appels chez des fournisseurs de services comme le téléphone ou l'électricité, des organismes gouvernementaux et autres entreprises qui doivent être au courant du changement.
Depuis 2002, la PME montréalaise Nü Echo vient à leur rescousse avec sa solution Nu Adresse. Grâce à la technologie de reconnaissance et de synthèse de la parole, cette application effectue automatiquement les changements dans les systèmes sans qu'un employé ait à intervenir. Ce qui fait économiser de 3 à 6 $ par appel aux entreprises qui confiaient ce travail à des préposés.
" Nous sommes conscients que les systèmes de reconnaissance ne font pas toujours le bonheur des principaux usagers. D'où les raisons pour lesquelles nous nous distinguons de la concurrence avec nos applications vocales évoluées. Nous souhaitons changer cette perception ", soutient Yves Normandin, président de Nu Echo.
La réputation de Nu Echo traverse d'ailleurs les frontières canadiennes depuis quelques semaines. " Mais pas question de mettre au point des applications adaptées aux besoins linguistiques de chacun ", soutient M. Normandin, qui considère cette tâche beaucoup trop colossale pour sa PME d'une vingtaine d'employés. Le pdg préfère se concentrer sur la commercialisation de son application Nu Gram, l'outil de base de sa technologie de reconnaissance de voix. Une stratégie qui permet de viser un marché beaucoup plus vaste.
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