Des stagiaires étrangers pour ouvrir de nouveaux marchés

Publié le 25/02/2012 à 00:00

Des stagiaires étrangers pour ouvrir de nouveaux marchés

Publié le 25/02/2012 à 00:00

En plus de combler des besoins d'embauche, les stagiaires étrangers sont aussi un atout pour les entreprises qui exportent, parce qu'ils peuvent les aider à percer de nouveaux marchés.

Les PME, plus flexibles, sont les premières à ouvrir leurs portes à des stagiaires étrangers. Kiwi technologies, à Québec, accueille depuis juin Bassem Ben Hassouna, un Franco-Tunisien de 24 ans, comme développeur d'applications mobiles dans le cadre d'un stage d'une durée d'un an.

«Le plus difficile, au début, a été de me faire à de nouvelles habitudes, de comprendre ce qu'on me disait... Mais maintenant, ça va. J'ai même pris l'accent !» plaisante-t-il.

Le jeune homme a entendu parler des besoins d'embauche de la PME pendant les derniers mois de ses études en Angleterre, par l'intermédiaire d'AIESEC. Cette organisation internationale gérée par des étudiants offre des stages dans le monde entier aux jeunes des universités.

Kiwi technologies n'est pas la seule entreprise québécoise à accueillir des stagiaires étrangers. Accès Stage, un organisme spécialisé dans la recherche de stages pour des étudiants et de jeunes professionnels étrangers, a placé 200 stagiaires au Québec en 2010, principalement dans des PME. Des Français, des Belges, des Suisses, des Caribéens.

«On reçoit aussi des demandes d'autres pays», explique la fondatrice et directrice générale, Sonia Berlima Ovilmar. Toutefois, pour les pays qui n'ont pas d'entente avec le Canada par l'intermédiaire de l'initiative EIC (Expérience internationale Canada), les procédures d'immigration sont plus longues et compliquées.

Les entreprises n'ont pas à se soucier de cette étape, qui est intégralement assurée par les intermédiaires, comme Accès Stage ou AIESEC, souvent assistés par des consultants en immigration. «Grâce à l'EIC, en huit semaines, les papiers peuvent être faits», dit la directrice.

Ouverture sur les marchés étrangers

«Ce qui motive les employeurs, c'est souvent quand on leur dit que ça va les aider à s'ouvrir à l'international», constate Mme Ovilmar.

À La Scena Musicale, un organisme montréalais qui publie des magazines et un site Web sur la musique classique et le jazz, un tiers des stagiaires est d'origine étrangère. «Les stagiaires, notamment en représentation commerciale, connaissent bien le marché dans leur pays», reconnaît Julie Berardino, directrice de bureau pour l'organisme. Ils sont donc une source précieuse d'informations et de contacts. «Un stagiaire chilien nous a trouvé un client en Amérique du Sud par son réseau et du fait qu'il parlait espagnol», illustre Mme Berardino.

Une solution pour les grandes entreprises

Les grandes entreprises, qui offrent pourtant de nombreux stages, n'ont pas encore toutes pris cette voie. Ainsi, chez Desjardins, les stagiaires étrangers relèvent encore de l'exception. Mais «dans l'avenir, cet axe va se développer», assure Louise Grégoire, directrice principale en stratégies, recrutement et dotation. Alors que le Mouvement s'ouvre de plus en plus à l'international pour recruter son personnel, il prévoit le faire aussi pour les stagiaires. Mais «dans un deuxième temps», le premier étant consacré à la finalisation d'ententes avec des universités au Québec et au Canada.

Le cabinet RSM Richter Chamberland s'apprête pour sa part à recevoir son premier stagiaire étranger en 2013. Et ce n'est pas un hasard s'il sera... chinois. «À l'avenir, il y a beaucoup de chance que nos mandats s'ouvrent à l'international. Accueillir un stagiaire chinois nous permettra de voir comment ils font les choses là-bas», explique Caroline Cyr, vice-présidente du service Gens et talent.

Pas toujours rémunérés

Dans les écoles et les universités nord-américaines, la rémunération est une exigence pour le placement de leurs stagiaires. Mais cela l'est plus rarement ailleurs, notamment en Europe. De plus, les jeunes qui sont motivés par une expérience à l'étranger ne font pas de la rémunération une condition sine qua non à leur venue. Souvent, les entreprises leur versent une indemnité variable et prennent en charge certains frais, comme le transport en commun sur place et, parfois, le billet d'avion.

Enfin, certaines entreprises offrent des stages à des étudiants étrangers «par engagement social», comme Bruner Canada. Cette petite entreprise de technologie de l'information accueille, depuis deux ans, un à deux stagiaires étrangers. Bruner Nozière, Caribéen d'origine, agit ainsi pour «donner sa chance à tout le monde».

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