Des gagnants et des perdants au futur terminal de Valleyfield

Publié le 09/02/2013 à 00:00

Des gagnants et des perdants au futur terminal de Valleyfield

Publié le 09/02/2013 à 00:00

Le futur terminal intermodal de l'américaine CSX à Salaberry-de-Valleyfield sème l'inquiétude au port de Montréal, au Canadien National et dans l'industrie du camionnage, qui y voient une menace. Mais ce projet ne fera pas que des malheureux. Exportateurs et importateurs québécois gagneront de nouvelles routes de transport, peut-être même une baisse de leurs coûts.

«Chaque fois qu'on investit au Canada pour améliorer les infrastructures, cela donne plus d'occasions d'affaires et d'options logistiques aux sociétés qui font du commerce international», dit Ruth Snowden, directrice générale de l'Association des transitaires internationaux canadiens.

Établie à Jacksonville en Floride, CSX accroîtra sa présence au sud de Montréal, où son réseau ferroviaire est déjà implanté. Elle construira un terminal intermodal de 36 hectares, qui sera lié à son réseau de 34 000 kilomètres aux États-Unis, un projet de 104,3 millions de dollars américains. CSX investit 85,4 M$ US dans ce projet, tandis que Québec et Salaberry-de-Valleyfield mettent respectivement 12,6 M$ US et 6,3 M$ US. La gare devrait être opérationnelle en 2015 et traiter 100 000 conteneurs par année (à titre de comparaison, le port de Montréal en a manutentionné 1,36 million en 2011).

Même s'il est difficile d'évaluer avec précision l'impact qu'aura cette infrastructure sur les firmes canadiennes, David Tyerman, analyste du secteur ferroviaire chez Canaccord Genuity, pense que le terminal «pourrait les aider à réduire leurs coûts de transport».

Selon Jacques Roy, spécialiste en transport à HEC Montréal, cette gare donnera plus de possibilités aux sociétés québécoises qui exportent aux États-Unis ou importent par train de grandes quantités de matières premières ou de composants du marché américain. Contrairement au réseau du CN, qui dessert le Midwest et le sud des États-Unis, celui de CSX est concentré dans l'est du pays. Dans un entretien par courriel, le porte-parole de l'entreprise, Robert Sullivan, affirme que les exportateurs de la région de Montréal auront accès à de nouveaux marchés, comme Atlanta, Baltimore, Miami et Savannah, une ville de Géorgie qui dispose d'un port en eau profonde et abrite une importante grappe logistique.

L'industrie sur les dents

S'ils voient d'un «bon oeil» le projet de CSX, qui facilitera le transport des marchandises, les Manufacturiers et exportateurs du Québec s'inquiètent de l'impact de cette nouvelle concurrence. «Il y a un risque que les acteurs québécois de la chaîne de logistique voient une partie de leur activité leur échapper au profit d'une société de chemin de fer américaine et au profit du port de New York», dit son président, Simon Prévost.

Marc Cadieux, pdg de l'Association du camionnage du Québec, est formel : «C'est sûr que ce projet aura un impact négatif sur l'industrie du camionnage !» dit-il, en se défendant bien d'être contre l'investissement étranger au Québec. Là où le bât blesse, dit-il, c'est que le gouvernement du Québec subventionne en partie ce projet, parce qu'il permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

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