Des fonds nouveau genre pour la relève

Publié le 15/06/2013 à 00:00, mis à jour le 25/06/2013 à 10:49

Des fonds nouveau genre pour la relève

Publié le 15/06/2013 à 00:00, mis à jour le 25/06/2013 à 10:49

Une nouvelle catégorie de fonds, les search funds, fait son apparition au Québec. Leurs fondateurs ont de 25 à 31 ans, de «gros diplômes» et, assurent-ils, une solution au problème de la relève au sein des PME québécoises.

Leur solution ? Convaincre des investisseurs de leur signer un chèque afin de partir à la recherche de la perle rare, de l'acheter, puis de la gérer pendant quelques années. Les jeunes derrière les Associés Snowdon et MTL Capital ont réussi à vendre cette proposition inusitée à leurs bailleurs de fonds. Il ne leur reste plus qu'à obtenir les résultats souhaités !

«Cette structure nous permet d'avoir un processus de recherche beaucoup plus rigoureux. Mais aussi, la notoriété de nos investisseurs nous permettra d'être pris au sérieux par nos cibles potentielles», dit Jonathan Ferrari, un ancien analyste chez RBC Marchés des Capitaux. Lui et son associé, Neil Cuggy, ont finalisé le montage de MTL Capital en mai. Les deux jeunes hommes de 25 ans disposent ainsi d'un capital d'environ 500 000 $ afin de financer leur recherche, qui pourrait durer jusqu'à 24 mois.

Ce capital leur a été fourni par un groupe de 15 investisseurs. Ceux-ci sont disposés à leur fournir jusqu'à 10 millions de dollars afin de faire une acquisition. Ils ont toutefois la possibilité de se retirer s'ils ne sont pas à l'aise avec la cible proposée. «C'est un peu comme une hypothèque préapprouvée», résume Brian King, de HEC Montréal, un des rares professeurs au Québec qui connaissent le concept des search funds.

«On aurait eu plus de facilité à trouver du financement pour notre fonds aux États-Unis, mais comme notre but était de chercher [des cibles] au Québec, c'était préférable d'avoir des investisseurs d'ici», soutient Dan Chetrit, 31 ans, promoteur des Associés Snowdon, un autre projet de search fund. Cet ancien analyste chez McKinsey & Company et son ami Liroy Haddad, qui a obtenu son MBA à Harvard en 2012, ont eux aussi bouclé leur financement en mai. Les deux associés ont réuni 13 investisseurs disposés à investir de 10 à 20 M$ dans l'entreprise qu'ils choisiront.

Profiter du manque de relève

MM. Chetrit et Haddad ont choisi de revenir au Québec, notamment parce qu'il y a un manque de relève. «Il y a beaucoup d'entreprises au Québec qui commencent à penser à la relève. Celles qu'on vise sont trop petites pour les investisseurs institutionnels, mais probablement trop grandes pour être vendues à un particulier», explique M. Haddad.

Aux États Unis, une grande partie de ceux qui ont réussi à établir un search fund ont fait un MBA à Stanford ou à Harvard. Ce n'est d'ailleurs pas étonnant, puisque celui qui a créé le concept en 1984, Irving Grousbeck, enseigne à Stanford. «Chaque année, il choisit parmi ses meilleurs étudiants un rédacteur de cas, puis, à la fin de l'année, la tradition veut que cet étudiant lance son search fund, avec l'appui implicite de Grousbeck», explique Brian King, qui a étudié avec le professeur à Stanford avant d'enseigner à HEC Montréal.

Ainsi, le succès d'un search fund repose en grande partie sur le caractère exceptionnel des entrepreneurs qui le créent.

François Gilbert, pdg d'Anges Québec, accorde lui aussi une importance déterminante à l'entrepreneur avant de faire un investissement, mais a des réserves par rapport au candidat type derrière un search fund typique. «Honnêtement, si j'ai le choix entre une personne qui a un "gros diplôme" et une autre qui a fondé trois entreprises, la décision sera facile à prendre : je vais choisir la deuxième», dit M. Gilbert.

Brian King, pour sa part, ne sait pas si les search funds vont se révéler un succès au Québec. Toutefois, il est optimiste : «C'est un modèle dont on a besoin au Québec, car on a un défi énorme en matière de relève. Il faut prendre le modèle qui a bien marché à Stanford et essayer de l'adapter ici.»

julien.brault@tc.tc

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