Des firmes d'ingénierie profitent de la crise dans l'industrie

Publié le 04/05/2013 à 00:00

Des firmes d'ingénierie profitent de la crise dans l'industrie

Publié le 04/05/2013 à 00:00

Le malheur des uns fait le bonheur des autres.Plusieurs grandes firmes pâtissent de la commission Charbonneau et de la nouvelle Loi sur l'intégrité en matière de contrats publics. De petites firmes ou des entreprises absentes du secteur public se positionnent, elles, pour accroître leurs revenus ou recruter des ingénieurs.

Infrastructel, une firme de Longueuil spécialisée dans les télécommunications, affirme avoir déjà décroché des contrats dans le secteur public et parapublic, une nouvelle manne qu'elle attribue à la crise dans l'industrie. «Des donneurs d'ordres nous considèrent et nous invitent à soumissionner à des projets», dit le directeur général Étienne Rivard, sans donner plus de détails.

Les affaires roulent à fond de train pour cette firme de la Montérégie. Depuis le quatrième trimestre de 2012, elle a augmenté de 10 % le nombre d'ingénieurs et de techniciens à son emploi, pour porter ses effectifs à 150 employés.

Même optimisme chez la firme canadienne Golder Associés, présente entre autres dans le secteur des ressources naturelles, au Canada et à l'étranger. «C'est certain que la conjoncture au Québec représente des occasions d'affaires : pour décrocher de nouveaux contrats, mais aussi pour recruter des ingénieurs bilingues à la recherche d'un nouvel emploi», dit Normand D'Anjou, directeur régional pour le Québec et l'Atlantique.

Présente au Québec depuis 20 ans, l'entreprise est toutefois absente du secteur public ; un choix stratégique, car le secteur «était mature à l'époque», précise Normand D'Anjou. Une décision qui pourrait être révisée, mais cela nécessiterait des ajustements, confie-t-il. «On ferait alors affaire dans un environnement d'une plus grande complexité.»

Les cas d'Infrastructel et de Golder Associés tranchent avec ce que vivent les grandes firmes d'ingénierie québécoises.

Le 26 avril, la Ville de Montréal annonçait que les firmes ayant admis ou qui admettront devant la commission Charbonneau avoir participé au système de collusion dans l'attribution de contrats publics seront bannies durant cinq ans des appels d'offres dans la métropole.

La firme Dessau écope. Les autres firmes qui ont avoué avoir participé à ce système, comme Genivar et BPR, pourraient aussi être écartées des contrats publics à Montréal. Cette interdiction s'ajoute au climat d'incertitude qui sévit dans l'industrie de l'ingénierie au Québec.

Gel des embauches ?

Cette incertitude se serait traduite par des mises à pied, des réductions des heures travaillées et un gel des embauches chez certaines grandes firmes, soutiennent plusieurs sources de l'industrie, sur les 30 firmes d'ingénierie avec lesquelles nous avons communiqué ces derniers jours (dont aucune, toutefois, n'a révélé les noms des sociétés touchées).

Selon une firme de la région de Québec, Hydro-Québec serait même plus frileuse à accorder des contrats de gré à gré (il n'y a pas d'appels d'offres chez Hydro-Québec). La société d'État répond qu'elle attribue ses contrats en fonction de sa planification stratégique, et que ce processus est parfois cyclique. Depuis le 1er janvier, elle a investi 2,5 milliards de dollars.

Les grandes firmes d'ingénierie qui ont accepté de nous parler, comme SNC-Lavalin ou Genivar, affirment ne pas avoir renvoyé d'ingénieurs ou gelé les embauches en raison de la conjoncture. Leur situation demeure toutefois délicate, voire précaire, s'entendent pour dire la plupart des analystes.

La crise dans l'industrie a un effet inattendu : une concurrence accrue pour décrocher des contrats d'ingénierie dans le secteur privé, affirme Réjean Berthiaume, président de Pageau Morel. «Les donneurs d'ordres sont plus exigeants et prudents pour embaucher des firmes d'ingénierie lors des appels de propositions.»

L'impact est double sur une firme comme Pageau Morel, spécialisée dans l'ingénierie mécanique et électrique de bâtiments : elle se mesure à de nouvelles firmes auprès de ses donneurs d'ordres réguliers, mais elle fait aussi, elle-même, des appels de propositions chez des donneurs d'ordres qui n'étaient pas sur son écran radar auparavant.

Une nouvelle dynamique qui, conjuguée au marasme du secteur des travaux publics, suscite l'intérêt au sein de la communauté des ingénieurs. «Nous recevons beaucoup plus de curriculum vitæ qu'à la même période il y a un an», soutient Réjean Berthiaume.

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