Des entrepreneurs qui ont des rêves de grandeur

Publié le 16/03/2013 à 00:00, mis à jour le 14/03/2013 à 09:33

Des entrepreneurs qui ont des rêves de grandeur

Publié le 16/03/2013 à 00:00, mis à jour le 14/03/2013 à 09:33

Pour assurer leur succès, les PME québécoises en technologies de l'information savent qu'il faut déborder du marché local. D'autant que les solutions qu'elles proposent sont habituellement universelles. Il leur faut simplement trouver une façon de les faire valoir.

Peut-être en commençant par signaler qu'elles n'ont pas de complexes ?

Parfois, tout est dans le nom. Prenez Objectif Lune. L'entreprise montréalaise, qui compte 230 employés, est active aux antipodes depuis 2011, soit depuis qu'elle a acquis une division des postes australiennes, PrintSoft. Objectif Lune a ainsi pu augmenter son offre de service en production, gestion et expédition automatisées de documents. Ce n'est pas encore l'alunissage, mais de Montréal, on peut difficilement aller plus loin que l'Océanie.

Son pdg, Didier Gombert, était au nombre des 125 dirigeants d'entreprises québécoises en TI qui se sont de nouveau réunis à Tremblant, en février, dans le cadre de Vision PDG. Organisé par l'Association québécoise des technologies, l'événement permet à ces présidents de partager leurs ambitions, leurs rêves et leurs expériences dans un contexte informel. Surtout, il crée un esprit de corps.

Percer des marchés étrangers n'est pas aisé, mais le fait d'en discuter avec ses pairs a un effet revigorant. Et c'est tout aussi stimulant pour un chroniqueur dont le lot quotidien se compose la plupart du temps de nouvelles dont la couleur dominante est le gris...

Ils ne baissent pas facilement les bras, ces dirigeants, même quand le sort semble se dresser contre eux. Prenez Humanware. L'entreprise de Drummondville est reconnue partout dans le monde pour ses produits et ses systèmes destinés aux gens qui souffrent d'une vision déficiente.

En 2005, pour accélérer sa croissance, elle fusionnait ses activités avec une concurrente néo-zélandaise, PDI. Quelques mois plus tard, le dirigeant de cette firme se tuait dans un accident d'avion. L'avenir devenait incertain. Appuyé par la Caisse de dépôt et placement, le pdg de Humanware, Gilles Pépin, a été en mesure de récupérer ses billes dans PDI et de reprendre en main sa PME, active aujourd'hui dans une quarantaine de pays. Stevie Wonder compte parmi ses clients.

C'est le risque, quand on entreprend de partir à la conquête de l'international. Les promesses sont tentantes, mais les grains de sable, toujours plus nombreux, peuvent finir par détraquer l'engrenage. Mais comment voulez-vous grandir autrement ? Avec une population deux fois moindre que celle de l'agglomération de New York, le Québec est un petit marché. Et en TI, les solutions arrivent de partout, toujours plus rapides, toujours plus imaginatives. Se contenter de faire du surplace au Québec est périlleux. Ces entrepreneurs qui regardent la carte du monde en imaginant leurs percées ne font pas que travailler à leur propre avenir : ils représentent aussi une de nos plus belles cartes de visite en propageant ailleurs l'image de la réussite à la québécoise.

Le Forum du réalisme ou de la présomption ?

Si le monde des TI est parfois jalonné d'embûches, que dire de celui des métaux de base qui traverse ces temps-ci une bien mauvaise passe... alors même que s'ouvre à Québec le Forum sur les redevances minières.

Tour à tour, Rio Tinto a décidé de mettre en vente une société mythique au Québec, Iron Ore ; ArcelorMittal a mis en veilleuse son projet d'usine de bouletage à Port-Cartier ; et Cliffs Natural Resources a annoncé la suspension des activités à son usine de boulettes de fer de Sept-Îles, quelques mois après avoir renoncé à doubler la production de sa mine du lac Bloom, près de Fermont.

Sans compter les projets parfois gigantesques qui ont fait les manchettes depuis quelques années, mais dont le sort est étroitement lié à la vigueur de la demande internationale, demande qui faiblit en faisant du même coup décliner les prix. Leurs promoteurs se font maintenant discrets. Et les régions du Nord québécois qui rêvaient de lendemains ensoleillés retiennent leur souffle en espérant que ce ne soit là qu'un ennuagement passager.

Pendant ce temps, nos politiciens vont discuter d'encadrement et de protocoles, alors que certains s'imaginent pouvoir dicter à eux seuls les règles du jeu. Par le passé, le Québec a peut-être fait preuve de naïveté en cédant pour une chanson ses ressources naturelles. Tomber dans l'excès contraire ne serait certainement pas plus brillant.

DE MON BLOGUE

Mines

Des sondages sur les redevances qui ne veulent rien dire

Vous en voulez, des conclusions en faveur de votre position ? Je vais vous concocter une question qui va aider, répond le sondeur qui flaire la bonne affaire. J'en parle parce que nous venons d'être mis en présence de deux sondages d'opinion sur les redevances minières aux conclusions contradictoires.

Vos réactions

«Si j'avais eu à écrire sur le sujet, j'aurais mentionné que le sondage Léger Marketing est probabiliste et a un risque d'erreur de 5 %, donc que les résultats pourraient ne pas être représentatifs. J'aurais également mentionné que le sondage CROP est non probabiliste, que les répondants sont des internautes volontaires; donc, ici également, les résultats pourraient ne pas être représentatifs.»

- dan.gagnon

«Mon "pif" me dit que ce genre de sondage peut être facilement manipulé par des groupes d'intérêt, si on sait comment y avoir accès. Et à voir les résultats, il semble bien que ceux qui ont été sélectionnés et ont répondu avaient déjà un parti pris !»

- jpthoma1

En TI, les solutions arrivent de partout, toujours plus rapides, toujours plus imaginatives. Se contenter de faire du surplace au Québec est périlleux.

blogue > www.lesaffaires.com/rene-vezina

rene.vezina@tc.tc

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