Défis à la pelle en gestion de projet

Publié le 07/09/2013 à 00:00

Défis à la pelle en gestion de projet

Publié le 07/09/2013 à 00:00

La gestion de projet ne fait pas partie de la formation de base enseignée aux futurs ingénieurs dans les universités. Pourtant, tous ou presque devront passer par là pendant leur carrière. Et c'est souvent sur le tas qu'ils apprennent à résoudre les nombreux casse-tête qui y sont associés.

Parlez-en à Pierre Seutin. Ce pro de la gestion de projet gère des chantiers d'envergure depuis près de 20 ans. Pour BPR Transports, la firme qui l'emploie, l'ingénieur clôt le projet qui l'occupait depuis huit ans : le prolongement de l'autoroute 30.

Auparavant, alors qu'il était à l'emploi de SNC-Lavalin, il avait travaillé sur le projet de l'autoroute 25 et sur la construction d'une aluminerie à Deschambault.

Depuis huit ans, les 42 km de l'A30 occupent à temps plein le directeur, ouvrage d'art, génie routier et gestion de projets majeurs chez BPR, bien que le rythme ait ralenti depuis l'ouverture du dernier tronçon de l'A30, le 15 décembre 2012.

Son quotidien pendant les travaux ? Gestion serrée d'échéanciers et de budgets, analyse des risques, coordination d'une équipe de 350 personnes... Dans le cas de l'A30, Pierre Seutin devait aussi se rapporter à son client : le ministère des Transports. BPR était en effet mandatée par le gouvernement pour faire le suivi du chantier. Un autre défi de taille. «Il a fallu s'intégrer aux équipes du ministère dans le bureau de projet. Or, celui-ci n'avait pas l'habitude de collaborer avec le privé.» Chacun a finalement appris à accepter l'autre et à travailler de concert.

42 km de stress

Les responsabilités d'un gestionnaire de projet sont importantes. «On a beaucoup de poids sur nos épaules. On représente la rigueur dans un projet, alors on nous trouve souvent enquiquinants», explique Pierre Seutin.

Toutes ces années, Pierre Seutin a «parcouru ces kilomètres de route au moins une quinzaine de fois, dans les deux sens», se souvient l'ingénieur, pour qui c'est toujours indispensable d'aller sur le terrain régulièrement. L'A30, c'est aussi 1 500 pages de documentation répertoriant les exigences techniques, légales et financières, souligne M. Seutin. Et le résultat «est valorisant», dit-il.

À 56 ans, il dresse la liste les grands projets attendus dans la métropole et «espère en faire encore un» avant de partir à la retraite. Pas encore lassé, après tant d'années dans la gestion de projet ? «Je me lancerais dans un autre projet majeur demain.»

Même les jeunes

La gestion de projet est devenue tellement indissociable du métier d'ingénieur que plusieurs universités proposent maintenant des cours. Les formations dans le domaine sont nombreuses et très demandées.

En effet, la gestion de projet n'est plus réservée aux ingénieurs d'expérience. «Un nombre important d'ingénieurs se dirigent vers la gestion, parce que leur cheminement les amène à devenir gestionnaires ou chefs d'équipe tôt dans leur carrière», constate Étienne Couture, président du Réseau des ingénieurs du Québec.

«La gestion de projet, c'est une question d'efficacité, de rétention de personnel et de rigueur.» - Étienne Couture, du Réseau des ingénieurs du Québec

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