De nouvelles règles pour les journaux canadiens

Publié le 15/11/2008 à 00:00

De nouvelles règles pour les journaux canadiens

Publié le 15/11/2008 à 00:00

Dans un souci de simplification et d'économie, le Bureau de vérification des tirages, plus connu sous son sigle anglais ABC (Audit Bureau of Circulation), vient de modifier plusieurs de ses règles. En particulier, les journaux canadiens qui vendent de 50 000 à 70 000 exemplaires en moyenne ne devront plus faire vérifier leurs chiffres par l'ABC chaque année, mais tous les deux ans à compter d'avril 2009. " Dans le contexte actuel de baisse des revenus publicitaires, cela devrait permettre à ces journaux de réduire les coûts liés à l'audit de leur tirage et de leur lectorat, estime Robert White, vice-président principal pour le Canada de l'ABC, un organisme dont le siège est aux États-Unis. Les annonceurs n'ont rien à craindre de cette modification, car nous avons constaté que les marchés de ces journaux sont stables. "

Sur fond de mutinerie

Cette annonce tombe dans un contexte particulier. En avril, plusieurs groupes médias canadiens ont déclenché une véritable mutinerie contre l'ABC, le plus important organisme de mesure du tirage, de la distribution, de la popularité et des caractéristiques sociodémographiques du lectorat des journaux et des magazines nord-américains.

Sun Media, filiale de Quebecor qui publie notamment le Journal de Montréal et le Journal de Québec, Médias Transcontinental, éditeur du journal Les Affaires, et Torstar (Toronto Star) ont ainsi claqué la porte de l'ABC, lui retirant la vérification du tirage de plusieurs de leurs publications au profit de l'Office canadien de vérification de la diffusion, un organisme aux normes plus souples, selon plusieurs analystes. Le Conseil des directeurs médias du Québec, qui regroupe une vingtaine de professionnels oeuvrant dans des agences de publicité, avait dénoncé à l'époque la décision de Sun Média, de Torstar et de Transcontinental, arguant de la nécessité de n'avoir " qu'un seul outil d'évaluation pour analyser le tirage des différents médias imprimés ".

Pas étonnant que plusieurs marchent sur des oeufs dans ce dossier et que les intervenants à qui nous avons demandé de commenter la récente annonce de l'ABC se soient montrés réservés. " Compte tenu du contexte, nous ne commenterons rien ", dit David Gollob, vice-président des affaires publiques de l'Association canadienne des journaux. Aucun journal québécois n'est visé par cette nouvelle.

Les éditeurs des journaux canadiens concernés, comme le Times Colonist de Victoria, le Windsor Star en Ontario et le StarPhoenix de Saskatoon n'ont pas rendu nos appels.

Les annonceurs et les agences de publicité sont tout aussi prudents. " Nous n'étions pas au courant de cette annonce, dit Pierre-Luc Paquette, porte-parole de Groupe Cossette Communications. Nous ne sommes pas en mesure d'évaluer son impact. "

Davantage de statistiques Internet

Autre changement décidé par le Bureau de vérification des tirages : à partir de juillet, les publications d'affaires dont les sites Internet et leurs statistiques (nombre de visiteurs, nombre d'abonnés aux lettres d'information, etc.) sont vérifiés par l'ABC pourront afficher ces statistiques dans leur rapport de tirage. L'ABC élimine de plus l'obligation pour ces publications d'envoyer à leurs abonnés payants un courriel les informant de la parution de leur lettre d'informations. Cette condition, jugée importante par le passé pour assurer un juste décompte du nombre d'abonnés à ces lettres, est cependant toujours obligatoire dans le cadre d'envois gratuits de lettres d'information.

jerome.plantevin@transcontinental.ca

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