Comment le Groupe Sportscene a su profiter du lock-out de la LNH

Publié le 28/02/2009 à 00:00

Comment le Groupe Sportscene a su profiter du lock-out de la LNH

Publié le 28/02/2009 à 00:00

Par Marc Gosselin

Le lock-out de la Ligue nationale de hockey, pendant la saison 2004-2005, aurait pu porter un dur coup au chiffre d'affaires du Groupe Sportscene, qui exploite 49 restaurants La Cage aux sports. Mais c'est le contraire qui est arrivé : l'entreprise a profité du conflit entre les propriétaires et les joueurs de la LNH pour créer des événements et diversifier ses activités.

Le président et chef de la direction de Groupe Sportscene, Jean Bédard, ne le cache pas : la retransmission des matchs du Canadien était une source majeure de revenus pour ses restaurants au moment où le lock-out a débuté, en septembre 2004. Cela représentait de 10 à 15 % des revenus des franchisés, précise-t-il.

La création d'événements autour de thématiques alimentaires - par exemple, la promotion Mexicage - a permis à Groupe Sportscene d'éviter la débâcle.

Cet acteur majeur dans le domaine de la restauration au Québec a aussi profité du répit que lui offrait l'arrêt des activités de la LNH pour acquérir le groupe Interbox, à l'automne 2004, ainsi que l'agence Les sportifs en voyage, en 2005.

"Au bout du compte, nous avons maintenu nos revenus. Dans le contexte, c'était une réussite", a dit Jean Bédard.

Confériencier lors de l'événement Une crise pour mieux rebondir, organisé dans le cadre des Matins-conseils Les Affaires, il prodigue les conseils suivants aux entrepreneurs face à une crise.

1 Gérer la crise avant même qu'elle débute

"Autant en 2004-2005 que pour la crise actuelle, nous nous sommes préparés plusieurs mois à l'avance."

Contrairement à certaines crises sorties de nulle part, le lock-out était prévisible, a souligné M. Bédard dans son allocution. Un peu comme les propriétaires d'équipes de la LNH, les franchisés de restaurants La Cage aux Sports n'ont donc pas été pris de court : ils ont eu plusieurs mois pour se constituer un fonds en cas de conflit de travail.

"En temps normal, les franchisés consacrent 3 % des revenus de leurs restaurants au fonds de publicité nationale. En prévision du lock-out, nous les avons convaincus d'augmenter cette proportion à 4 % des revenus. Cet accroissement de 25 % au fonds de publicité nous a permis d'être plus présent à la télévision pendant cette période", a expliqué M. Bédard.

2 Garder le cap

"Cet épisode n'a jamais remis en cause le crédo de La Cage aux Sports : sports, gang, fun. Il faut garder les yeux sur la balle, comme au golf", dit Jean Bédard.

Il ajoute : "Si l'entrepreneur perd le cap, son entreprise peut déraper rapidement. C'est important de croire profondément en ce qu'on fait."

3 Encadrer les franchisés

"Ça signifie de tenir un restaurant impeccable, de bien exécuter le crédo, d'appuyer les promotions nationales. S'il reste du temps, l'exploitant pourra compléter avec des initiatives de marketing local. Mais il ne faut surtout pas laisser ses franchisés s'éparpiller en les laissant chercher leurs propres solutions à la crise."

lesaffaires.redaction@transcontinental.ca

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