Comment inciter 6 000 employés à changer leurs habitudes

Publié le 20/02/2010 à 00:00

Comment inciter 6 000 employés à changer leurs habitudes

Publié le 20/02/2010 à 00:00

Quand le cabinet Deloitte a décidé d'éliminer les gobelets en papier de ses bureaux, il y a deux ans, cela a fait grincer les dents de nombreux employés.

" Ce simple geste a entraîné une réflexion plus vaste, un changement de culture au sein du personnel ", dit Johanne Gélinas, qui dirige le groupe de responsabilité d'entreprise et de changements climatiques de Deloitte à Montréal.

Pendant la première année du virage vert, on a tenté surtout de sensibiliser l'ensemble de l'organisation, soit près de 6 000 personnes, à tous les échelons de la hiérarchie. Le défi : intégrer les changements dans le quotidien des employés.

La firme-conseil a d'abord effectué un diagnostic de ses activités, histoire de se comparer avec ce qui se faisait dans son secteur.

Passer à la vitesse supérieure

Les premiers gestes ont été modestes : achat de café équitable, utilisation d'ustensiles de cuisine biodégradables au bureau de Montréal, remboursement de la location des vélos BIXI utilisés dans le cadre du travail.

Puis, l'entreprise est passée à la vitesse supérieure : des bureaux LEED pour la division de Brossard, des objectifs écologiques dans les plans de gestion du rendement du cabinet de Vancouver.

La démarche a abouti à la publication d'un premier rapport de responsabilité sociale d'entreprise (RSE), en janvier. Accessible en ligne seulement, le document a été établi après avoir consulté les dirigeants, les employés et les collègues à l'international, ainsi que la Fondation David Suzuki et Centraide.

Ce rapport met l'accent sur le bien-être des employés, signale Mme Gélinas. " De par notre type d'activité, nous nous devons de prêcher par l'exemple, en montrant notre intégrité et notre sens de l'éthique. "

De plus en plus d'offres de services comportent des exigences sur le positionnement des fournisseurs en matière de développement durable. Le rapport de responsabilité sociale permet de clarifier la politique de l'entreprise en la matière, plutôt que d'essayer de convaincre les clients au moyen d'arguments solides.

Son contenu dépasse le remplacement des tasses à café. Il permet de faire une différence sur le plan social. Deloitte souhaite notamment se démarquer en embauchant des personnes issues de tous les groupes minoritaires, afin d'être mieux à l'écoute des besoins de ses clients.

Une carte de visite

Pas question toutefois de s'asseoir sur son rapport. Prochaines étapes : une étude de faisabilité pour un logiciel de gestion des émissions de carbone et la production d'un rapport selon les critères de la Global Report Initiative (GRI), la référence mondiale dans le domaine.

" Il faut ajouter de nouvelles initiatives régulièrement et se renouveler. Le rapport de RSE, c'est la carte professionnelle d'une organisation. Il faut avoir une histoire à raconter et des faits pour l'appuyer. "

Les trois clés du succès

> Il faut s'imposer une réflexion et y associer l'ensemble de l'organisation.

> L'équipe chargée de la responsabilité sociale ne doit être ni la championne, ni l'unique porteur de ballon dans l'entreprise. Pour réussir le virage, il faut que tout le monde participe. Chez Deloitte, le comité vert regroupe plusieurs dizaines de personnes issues de tous les services de l'entreprise, afin de recueillir les idées de chacun, de l'employé de bureau au gestionnaire.

> Il faut se doter d'indicateurs de performance clairs, d'objectifs mesurables. Les idées doivent pouvoir se concrétiser.

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