Cinq outils pour Première Moisson

Publié le 27/03/2010 à 00:00

Cinq outils pour Première Moisson

Publié le 27/03/2010 à 00:00

Bon an mal an, Première Moisson lance de 100 à 150 nouveaux produits, un travail qu'elle souhaite mieux structurer. L'Institut de développement de produits l'accompagne dans ce projet.

" Nous prévoyons un délai d'un an avant d'obtenir le processus qui nous conviendra parfaitement ", dit Josée Fiset, vice-présidente au marketing et au développement stratégique, et fille de la fondatrice, Liliane Colpron.

L'entreprise a opté pour l'approche Stage-Gate, selon laquelle les projets d'innovation doivent passer par cinq portes ou phases, qui comportent chacune des critères prédéterminés pour décider si on poursuivra le projet ou non.

Au cours de la première phase, on génère l'idée et on effectue une étude de marché. À la deuxième, on en fait l'étude détaillée. À la troisième, on développe le produit. Vient ensuite la quatrième phase et ses tests de production. Enfin, à la cinquième phase, le produit est mis en marché.

Faire différemment

La famille de Liliane Colpron a toujours fait les choses différemment. Déjà, à la fondation de l'entreprise il y a 18 ans, elle refusait d'utiliser de la farine qui contenait des produits chimiques. " Par exemple, au lieu de recourir à des agents de maturation, nous faisons vieillir notre farine dans les entrepôts, dit Bernard Fiset, vice-président à la production. À l'époque, nous étions perçus comme des extra-terrestres ! " Tout ce travail supplémentaire en valait la peine, selon sa soeur. " Notre pain a un arôme, une texture et une saveur incomparables. "

En 2007, Première Moisson est allée plus loin dans son souci d'amélioration en ne s'approvisionnant qu'en blé du Québec, plutôt que d'utiliser du blé de l'Ouest moulu à Montréal. Mieux, elle figure parmi ceux qui sont à l'origine de la production de blé au Québec, la culture de cette céréale ayant auparavant été délaissée au profit du maïs et du soya.

Pour cela, elle s'est associée à Robert Beauchemin, de la Meunerie Milanaise, ainsi qu'à Agri-Fusion, un regroupement de producteurs, pour fonder la meunerie Les Moulins de Soulanges, à Saint-Polycarpe.

En adoptant ce modèle d'affaires, Première Moisson peut non seulement assurer le contrôle total de la qualité de ses produits, de la terre à la table, mais aussi, en optimiser la traçabilité. " De plus, nous posons un geste pour le développement durable en éliminant le transport du blé de l'Ouest canadien jusqu'ici ", note Josée Fiset.

La recherche en continu

L'hiver, Première Moisson fait visiter ses installations aux quelque 250 agriculteurs qui font pousser du blé pour elle. C'est d'autant plus important que ces agriculteurs travaillent en collaboration avec Première Moisson et Les Moulins de Soulanges. Ainsi, chaque année, ils réservent de 150 à 300 parcelles de terre pour tester différents cultivars de blé et des méthodes de culture. " Cela nous permet de développer et d'optimiser les farines pour ensuite créer des pains qui ont des caractéristiques précises, comme une mie plus alvéolée ou une croûte plus croustillante ", explique Bernard Fiset.

Première Moisson a envisagé de produire des pains fonctionnels avant de se raviser. " Selon notre analyse, la vague d'aliments fonctionnels tire à sa fin, dit Josée Fiset. Les gens voudront manger des aliments pour ce qu'ils sont, et non pour les ingrédients qu'on a ajoutés. Tout cela devient trop compliqué. Il y aura un retour vers la simplicité. "

" Nos pains sont naturellement bons pour la santé, car ils ne renferment que des ingrédients sains ", poursuit-elle. L'utilisation d'ingrédients les moins transformés possible fait partie de nos valeurs depuis le début. " Tous les pâtissiers ou boulangers que nous embauchons tentent de nous convaincre d'utiliser tel additif ou tel agent pour allonger la conservation des produits, pour obtenir une ganache qui tienne mieux ou une crème qui soit plus aérienne. Chaque fois, la réponse est la même : non. Ce serait trahir nos valeurs. "

( PROFIL )

Nom: Première Moisson

Activité: boulangerie et pâtisserie artisanales

Siège social: Vaudreuil-Dorion

Effectif: 1 000 employés

Chiffre d'affaires: 85 millions de dollars

Marché: Québec

Actionnaires: Liliane Colpron et ses enfants, Josée, Bernard et Stéphane Fiset

Année de fondation : 1992

Site Web : www.premieremoisson.com

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