Chasse au gaspillage public : couper ou mieux distribuer

Publié le 12/11/2011 à 00:00

Chasse au gaspillage public : couper ou mieux distribuer

Publié le 12/11/2011 à 00:00

Avant de demander aux Québécois de payer davantage pour financer des services publics qu'ils ont eus à bas prix ou gratuitement dans le passé, ne devrait-on pas s'assurer que l'État dépense bien l'argent qu'il reçoit déjà ? Car qui accepterait de renflouer une entreprise qui gaspille ?

Dans leur rapport remis en 2010 au ministre des Finances Raymond Bachand, les membres du comité consultatif sur l'économie et les finances publiques ont relevé plusieurs dysfonctions (chevauchements, gaspillage, inefficacité) dans la façon dont l'État québécois dépense l'argent des contribuables.

Par exemple, en santé, les auteurs du rapport critiquent le fait qu'il y ait deux structures de soins, l'une centralisée, l'autre régionalisée, ce qui alourdit le système.

Les auteurs du rapport déplorent également que, dans les sociétés d'État qui sont en situation de monopole, il n'y a pas d'évaluation indépendante de la gestion. Le gouvernement n'ose pas non plus revoir le panier de services gratuits qu'il offre à ses contribuables.

Recommandations

Devant ces lacunes, le comité recommandait au gouvernement de faire du ménage et d'augmenter la productivité. Il suggérait, entre autres, de «généraliser et dépolitiser l'évaluation de la performance [en la menant de façon indépendante], d'encourager la bonne gestion, de sanctionner la mauvaise et de faire jouer la concurrence». Lesquelles de ces recommandations ont été suivies ?

«Aucune», nous a répondu Claude Montmarquette, pdg du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO), l'un des auteurs du rapport. Il ajoute : «Les politiciens sont au courant des problèmes. Ils ne sont pas stupides. Mais ils ont tellement peur de la réaction du public qu'ils ne bougent pas. Il faudrait qu'ils fassent le pari que les gens vont se ranger derrière eux, mais ils manquent de courage.» Selon lui, il faut une «véritable révolution culturelle dans la gestion des dépenses publiques».

D'autres préconisent plutôt de revoir l'allocation des dépenses de l'État. «Veut-on vraiment donner deux fois plus d'incitatifs aux entreprises qu'en Ontario ?» demande le politologue Philippe Hurteau, chercheur à l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS). Et développer le Nord «à coups de milliards de dollars de cadeaux aux minières ?» ajoute Robert Laplante, directeur de l'Institut de recherche en économie contemporaine (IREC).

Ce dernier croit que l'État peut, dans une certaine mesure, mieux contrôler ses dépenses. En santé notamment, où un régime universel d'assurance-médicaments et une bonne politique d'achat d'équipement - les deux postes budgétaires qui ont le plus augmenté - neutraliseraient une partie des hausses.

5 % L'État québécois pourrait facilement économiser jusqu'à 5 % en révolutionnant sa façon de gérer ses dépenses, estime Claude Montmarquette, du CIRANO.

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