Décrivez-nous votre philosophie d'investissement en quelques mots.
Notre but premier est la protection du capital, mais on vise aussi à obtenir de la croissance. Notre approche se qualifie de croissance à un prix raisonnable. Nous cherchons des sociétés établies dont l'historique permet de penser qu'elles méritent de se trouver dans notre portefeuille. C'est une stratégie prudente qui fonctionne dans les contextes difficiles.
Quel investissement est sur votre écran radar ?
Nous croyons que la Canadian Western Bank (Tor., CWB) profitera de la croissance économique supérieure à la moyenne dans l'Ouest canadien. La banque régionale se négocie à des multiples comparables aux grandes banques canadiennes, mais ses bénéfices affichent une croissance plus rapide. Elle est moins exposée au ralentissement de l'immobilier résidentiel, car 80 % de ses prêts sont dans le secteur commercial. La société a plus de marge de manoeuvre pour accroître son dividende. Son ratio dividendes/bénéfice est de 27 %. Les cinq grandes banques canadiennes retournent à leurs actionnaires de 41 % à 48 % de leurs bénéfices sous forme de dividendes. En outre, l'équipe de gestion en place est très compétente.
Le secteur de l'énergie connaît pourtant des difficultés en Alberta. Est-ce temporaire ?
L'énergie a souffert du ralentissement de l'économie mondiale et de la croissance de la production aux États-Unis. Le secteur en Alberta a aussi un problème de distribution. Cela exerce une pression sur ses prix dans l'attente de trouver des moyens d'acheminer le pétrole vers d'autres marchés. Ces difficultés sont temporaires. C'est une chance d'avoir ces sociétés à bon prix. Nous étions légèrement sous-pondérés dans l'énergie, malgré notre optimisme à long terme. Nous commençons à augmenter notre pondération.
Quelles sont les tendances sur lesquelles vous misez ?
Nous croyons que l'économie de l'Ouest canadien performera mieux que celle de l'Est. Le secteur de l'énergie a sous-performé la Bourse dans son ensemble, mais nous croyons qu'il fera mieux dans les prochaines années. Nous misons aussi sur la croissance du dividende. Offrir un rendement élevé du dividende est une chose, mais la capacité de l'augmenter est encore plus importante.
CV
Willem Hanskamp est chef du placement de la société de gestion d'investissement montréalaise Heward. Il oeuvre dans le domaine financier depuis 1972. Avant le début de sa carrière canadienne pour Heward en 1990, il a travaillé pour la banque BNP Paribas et le Crédit lyonnais.
