Canada Lithium va de l'avant grâce au gouvernement

Publié le 10/03/2012 à 00:00

Canada Lithium va de l'avant grâce au gouvernement

Publié le 10/03/2012 à 00:00

Un prêt de 75 millions de dollars garanti par Investissement Québec permettra à la minière Canada Lithium d'aller de l'avant avec son projet Québec Lithium, en dépit du recours collectif qui plane au-dessus de sa tête.

«Grâce à ce soutien, la mise en production de la mine est assurée, a indiqué Charles Taschereau, vice-président exploitation de Canada Lithium, lors d'un entretien avec Les Affaires.

Située en Abitibi, Québec Lithium serait la première mine de lithium du pays à être détenue par des intérêts canadiens. De plus, le projet prévoit l'installation d'une usine de traitement qui fabriquera du carbonate de lithium, utilisé dans les batteries et les accumulateurs d'énergie (des batteries géantes). Cette composante «transformation» aurait d'ailleurs joué un rôle décisif dans le feu vert d'Investissement Québec.

Le complexe devrait démarrer vers la fin de 2012, en vue d'une production commerciale en 2013. On prévoit la création de 200 emplois directs permanents en plus de 50 emplois indirects.

La compagnie pourra également s'atteler à concrétiser des ententes prises avec d'éventuels industriels acheteurs de lithium, a indiqué Charles Taschereau. «Nous avions signé des protocoles d'entente, mais nous devions attendre d'avoir tout notre financement.»

Épée de Damoclès

La dernière année a été dure pour Canada Lithium. En février 2011, après avoir clôturé une émission d'actions de 126,5 millions de dollars (M$) à 1,50 $ l'action, Canada Lithium (CLQ) a annoncé qu'elle avait retenu les services d'une firme indépendante pour faire un autre calcul de ses ressources, car elle avait «vu des choses étranges sur le modèle géologique» faites par son propre service, selon les mots de M. Taschereau.

Le prix de l'action a planté. Et il ne s'est pas entièrement rétabli à ce jour. (Entre 60 et 70 cents)

En avril 2011, un recours collectif de 50 M$ au nom des actionnaires ayant acheté l'action à 1,50 $ a été entamé.

Dans une étude de décembre 2010, Canada Lithium évaluait ses ressources indiquées et mesurées à 46 millions de tonnes. Mais dans un autre calcul, publié en mai 2011, elle se ravisait pour 29 millions de tonnes et, en décembre 2011, un troisième calcul indiquait 33 millions de tonnes.

Selon M. Taschereau, même le calcul le plus bas n'a rien changé dans la promesse d'extraire quelque 20 millions de tonnes de lithium sur une période de 15 ans (1,3 million de tonnes par année) et de produire 20 000 tonnes par année de carbonate de lithium, à un taux de rendement annuel interne - du capital initial investi par l'entreprise - de 22 % (sur une base du prix du lithium de 3 000 $ la tonne ; ce prix est présentement d'environ 6 200 $).

La Cour supérieure de l'Ontario décidera si le recours collectif ira de l'avant.

Financement

Le prêt de 75 M$ provient de la Banque Scotia. Il représente le tiers du montant nécessaire à la réalisation du projet minier, évalué à 207 M$. En plus de ce prêt, Canada Lithium a reçu une ligne de crédit de 17 M$ de Caterpillar Financial pour l'achat d'équipement.

Une fois en production, la mine Québec Lithium pourra devenir un fournisseur primaire des nouvelles usines de batteries. Une usine a été construite récemment à Candiac, Phostech Lithium, qui utilise des brevets d'Hydro-Québec. Une deuxième usine, celle de Bathium, appartenant au groupe français Bolloré, est en construction. À l'heure actuelle, le lithium utilisé provient de l'étranger.

Acceptabilité sociale

Canada Lithium dit avoir fait ses devoirs pour ce qui est de l'acceptabilité sociale. Elle a mis sur pied un comité de suivi de citoyens et de parties prenantes, qui s'est réuni une soixantaine de fois. Son complexe sera situé à 2,5 kilomètres des chalets et des résidences permanentes appartenant à une trentaine de ménages, et comme une colline les séparera, M. Taschereau assure que ni le bruit ni la poussière n'affecteront les résidents. Comme Québec Lithium a déjà été une mine (entre 1955 et 1965), les résidus de lithium ont été étudiés et il a été établi qu'ils ne sont pas toxiques, indique M. Taschereau.

VERS UNE FILIÈRE QUÉBÉCOISE DU LITHIUM

Trois autres projets de lithium progressent au Québec, en plus de Québec Lithium, le plus avancé.

Le projet minier Rose, de la société montréalaise Éléments critiques, vise non seulement à construire une mine de lithium et de tantale vers la fin de 2013, mais aussi à bâtir une usine de deuxième transformation de carbonate de lithium. Éléments critiques prépare actuellement une étude de faisabilité. Dans ce cadre, la firme de consultation Secor examine des sites potentiels pour l'établissement de l'usine : le site minier près d'Eastmain, à la Baie-James, Chibougamau et La Baie, entre autres. La construction de la mine est prévue pour la fin de 2013. Éléments critiques envisage également la troisième transformation (une usine de batteries). En pourparlers avec Investissement Québec, elle joue la carte nationaliste : alors que d'autres projets ont ou auront des intérêts étrangers, celui-là, pour l'instant, est entièrement québécois et pourrait le rester si du financement québécois était disponible à l'étape de la faisabilité.

De son côté, Nemaska Lithium (anciennement Nemaska Exploration) détient le projet Whabouchi, près de Nemaska, à la Baie-James et projette d'y ouvrir une mine d'ici trois ans, mais pas d'usine de transformation. Près de 20 % du projet appartient déjà à des intérêts chinois. Les Cris de la Baie-James sont également actionnaires de l'entreprise.

Un autre projet, Lithium 1, à la Baie-James également, amorce l'étape de faisabilité. C'est l'australienne Galaxy qui finance cette étape, afin d'acquérir 70 % du projet.

60 % Pourcentage de son produit que Québec Lithium veut vendre sur le marché des contrats à terme. Le reste, 40 %, sera écoulé sur le marché au comptant.

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