Ça va être le festival pour les fiscalistes

Publié le 29/09/2012 à 00:00, mis à jour le 27/09/2012 à 09:20

Ça va être le festival pour les fiscalistes

Publié le 29/09/2012 à 00:00, mis à jour le 27/09/2012 à 09:20

Cette année, l'arrivée de l'automne coïncide avec les changements au régime fiscal québécois, ou pour l'instant, avec les rumeurs de changements. Les fiscalistes seront encore plus sollicités, mais pas les recruteurs de talents, qu'on appelle aussi chasseurs de têtes.

Un impôt rétroactif (pour le moment), une hausse du taux d'imposition sur les gains en capital, un changement dans le traitement des dividendes... Wow ! les comptables et experts en fiscalité ne manqueront pas d'ouvrage dans les semaines et les mois à venir. À condition qu'ils puissent eux-mêmes s'y retrouver.

Mais pour ceux et celles qui travaillent à attirer ici aussi bien des gens que des entreprises, la tâche vient soudainement de devenir beaucoup plus ardue.

Non pas que la surprise soit grande. Le PQ a été clair sur le sujet dès le début de la campagne électorale. Les impôts des gens à revenus plus élevés (à partir de 130000 $) allaient augmenter. Mais personne n'avait vu venir quelque rétroactivité que ce soit, quoi qu'on en dise. Et à partir du moment où un parti politique décide de sortir un lapin de son chapeau en arrivant avec une proposition sortie de nulle part, on est en droit de se demander si d'autres vont suivre. Les points d'interrogation s'accumulent. Ce n'est jamais payant en économie.

« Il n'était déjà pas facile d'amener ici les talents dont nous avons besoin, dit

Jean-Hughes Chabot, associé chez Ernst & Young à Montréal. Nous avons besoin de ressources fortes au Québec. Toute cette incertitude ne nous aidera pas. Chez nous, nous en perdons déjà plus que nous en gagnons, alors... »

Il n'est pas le seul à craindre pour la suite. Les sièges sociaux, par exemple, se font plus rares à Montréal comme ailleurs au Québec.

Les sociétés qui s'incorporent ont le choix. Le Québec n'était pas une destination courue, il le sera encore moins. À moins de jouer nos quelques rares cartes, comme l'abondance d'énergie pour les entreprises qui en ont grandement besoin, et encore !

D'autant plus que ce sont les organisations qui vont casquer pour les hauts salariés stratégiquement importants qui verront leur facture fiscale augmenter. Elles vont compenser... jusqu'à un certain point.

Je me demande, par ailleurs, ce qu'il va advenir de nos universités, qui doivent déjà faire des acrobaties pour recruter des professeurs-chercheurs de haut niveau que la planète entière convoite, mais qui sont aussi en compétition avec les universités de Moncton, de Winnipeg et d'à côté. Dans ces circonstances, les meilleurs vont-ils accourir ici ? Pas sûr.

Oui, c'est un débat de riches, jusqu'à un certain point. Le Canadien de Montréal est lui aussi mal pris. Il devra offrir davantage pour convaincre des agents libres de joindre ses rangs. Mais comme les équipes sont assujetties à un plafond salarial, il arrivera plus vite au bout de ses dollars. On ne pleurera pas sur son sort, sauf que la Coupe ? Bof !

Quand les riches débarquent, il reste moins de gros rameurs et le bateau vogue plus lentement, quand il ne s'immobilise pas, et tout le monde finit par en pâtir. Dans la vie, tout est question d'équilibre. Nous sommes manifestement sur le bord du point de bascule. À moins que la realpolitik ne finisse par s'imposer avant qu'il ne soit trop tard.

Au moins, les jeunes

« Faites confiance aux jeunes pour reprendre vos entreprises, ils sont passionnés, compétents et prêts. » C'est avec cet appel à l'ouverture d'esprit qu'un participant, dans la salle, est venu conclure une conférence organisée le 20 septembre par Les Affaires, et portant précisément sur le transfert d'entreprises.

On l'a dit et redit, les chiffres sont navrants. Au Québec, plus de deux entreprises sur trois, essentiellement des PME, ne survivent pas à la passation des pouvoirs. L'improvisation est trop souvent la norme. Il y a aussi les querelles de famille, le fondateur qui colle parce qu'il se croit éternel, les repreneurs qui ont mal fait leurs devoirs... puis c'est l'inévitable gouffre.

Mais on trouve également des jeunes, fonceurs et déterminés, prêts à se faire valoir si on leur en donne la chance. Nous en avons entendu quelques-uns, lors de cette conférence, qui ont semblé en inspirer d'autres, présents dans la salle. Dans certains milieux, pas seulement financiers, on les regarde de haut. Fais tes classes, mon jeune, on verra après... À défaut de voir arriver ici des forces fraîches, avec tout ce qui nous tombe dessus, pourrions-nous au moins mettre à contribution le talent local disponible ?

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