C'est bien d'être gentil, mais n'ayez pas peur de déplaire

Publié le 25/10/2008 à 00:00

C'est bien d'être gentil, mais n'ayez pas peur de déplaire

Publié le 25/10/2008 à 00:00

Votre amabilité naturelle est-elle un obstacle à la progression de votre carrière ? Plus de 60 % des professionnels et gens d'affaires ont répondu oui à cette question, dans le cadre d'un sondage réalisé aux États-Unis par Russ Edelman, Timothy Hiltabiddle et Charles Manz, consultants et auteurs de Nice Guys Can Get the Corner Office.

En fait, le problème n'est pas tant la gentillesse que l'excès de gentillesse, expliquent-ils dans leur livre paru cet été.

Comme la plupart des gens, vous aimez sans doute qu'on vous perçoive comme une personne sympathique et agréable. Pour cela, vous êtes gentil. Mais l'êtes-vous trop ?

Lorsque le désir de plaire est si fort que vous avez peur de déplaire, vous risquez de vous faire marcher sur les pieds. " Les gens trop gentils évitent les conflits, disent oui à tout le monde, n'aiment pas imposer quelque chose aux autres, cherchent l'approbation à tout prix ", énumère Pierre Lainey, chargé de formation en gestion à HEC Montréal et auteur du livre Le Leadership organisationnel, de la théorie à la pratique.

Ils éprouvent aussi de la difficulté à se mettre en valeur, de peur de faire de l'ombre aux autres. Sans compter qu'ils hésitent à exprimer leurs opinions, surtout lorsqu'elles ne font pas l'unanimité. Rien pour les aider à progresser dans leur carrière.

Quand les " trop gentils " deviennent patrons

Certains, bien qu'affligés du défaut d'extrême gentillesse, parviennent à devenir cadres. Mais ce sont de mauvais patrons, d'après Muriel Drolet, conseillère agréée en ressources humaines et présidente de la firme-conseil Drolet Douville et associés : " Comme ils veulent être aimés, ils tolèrent les mauvais comportements pour éviter de fâcher les employés. Ils sont aussi du genre à faire des évaluations de complaisance. "

Ce type de patron suscite souvent un sentiment d'iniquité. " Les bons employés trouvent injuste que les moutons noirs ne soient pas sanctionnés et ils perdent leur motivation ", indique Pierre Lainey. Un patron qui ne craint pas de mettre ses culottes, quand il le faut, obtient l'effet inverse. Et il gagne en crédibilité.

Pas évident non plus pour les cadres trop gentils de mobiliser leurs troupes en période agitée. " Ils manquent de courage ! lance Muriel Drolet, qui a observé plusieurs spécimens de patrons du genre. Par exemple, lorsqu'une décision difficile est prise par la haute direction, ils insistent sur le fait qu'ils n'y sont pour rien, qu'ils ont les mains liées. Au lieu de travailler à faire accepter le changement, ils s'en dissocient pour ne pas passer pour les méchants. "

Vaut-il mieux être bête et méchant ?

De là à devenir un patron tyrannique, il y a une marge... à ne pas franchir.

La clé, c'est l'équilibre entre le " trop gentil " et le " pas assez gentil ". Une conclusion dictée par le bon sens, que confirment Edelman, Hiltabiddle et Manz. Leur message ? Vous devez atteindre le juste milieu entre l'affirmation de vous-même et la collaboration avec les autres. Il faut, bien sûr, viser des résultats optimaux, mais en étant toujours sincère et authentique. Et affronter les défis et les désaccords, non pas dans une optique d'affrontement, mais dans le but de trouver des solutions constructives.

La politesse et le respect, évidemment, sont toujours de mise. " Vous pouvez très bien vous affirmer tout en étant poli et en respectant les autres ", insiste Pierre Lainey.

Autrement dit, on peut être gentil et atteindre le sommet à la condition de ne pas confondre gentillesse et faiblesse.

lesaffaires.redaction@transcontinental.ca

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