BENOÎT LASALLE SEMAFO, Burkina Faso, Niger, Guinée

Publié le 21/04/2012 à 00:00

BENOÎT LASALLE SEMAFO, Burkina Faso, Niger, Guinée

Publié le 21/04/2012 à 00:00

«C'est en Afrique de l'Ouest que se trouve l'avenir des ressources naturelles, lance le président de la minière aurifère Semafo. On parle du Plan Nord au Québec, moi je suis dans le Plan Ouest ! Cette partie du continent a une géologie semblable à celle du Québec, et l'endroit est quasi inexploré», soutient Benoît Lasalle.

Semafo y exploite trois mines d'or : une au Burkina Faso, qui représente 75 % de sa production, une au Niger et une autre en Guinée. Cette dernière rouvrira bientôt, après avoir été fermée pendant six mois. L'effectif total de la minière s'élève à 2 300 employés.

Cette année, Semafo entend hausser sa production d'or à 260 000 onces. Elle vient d'agrandir son usine au Burkina Faso (Mana) et d'ouvrir son propre laboratoire d'analyse d'échantillons, car les infrastructures existantes ne suffisent plus à répondre à la demande.

Lorsqu'elle s'est établie au pays en 1995, elle était la seule minière canadienne et une des trois mines dans ce pays. Aujourd'hui, le Burkina Faso est un des territoires africains les plus convoités par les chercheurs d'or. Le géant Newmont vient d'y débarquer, après IamGold et Orezone.

Éviter les intermédiaires

Une des règles d'or de Benoît Lasalle pour écarter le risque de corruption chez Semafo : «Jamais nous ne faisons affaire avec des intermédiaires, ces gens de l'endroit qui vous promettent de vous avoir un permis plus rapidement ou de vous donner accès aux dirigeants du pays. Nous parlons directement aux autorités.»

Il faut dire que le Québécois était dans une position idéale lorsqu'il a créé Semafo : ce comptable faisait de la coopération internationale bénévole pour l'ONG Plan International Canada lorsqu'il a été approché, en 1993, par le président du Burkina Faso pour développer la filière minérale.

«À mon avis, ceux qui donnent des pots de vin le font par manque de savoir-faire. Ils veulent aller plus vite, ne parlent pas la langue et ne savent pas à qui s'adresser. Nous, nous nous sommes intégrés là-bas», dit-il.

Pendant les sept premières années, Benoît Lasalle se rendait en Afrique deux fois par mois. Dans cette ancienne colonie française, la connaissance de la langue l'a aussi aidé.

Selon lui, il y a moins d'inégalités socioéconomiques dans les pays francophones d'Afrique que dans les anciennes colonies anglaises. Résultat : ces pays vivent moins de conflits violents, ce qui réduit les risques pour les minières.

Un autre facteur facilitant est le fait que les cadres et dirigeants des mines de Semafo sont des Africains. «Il faut que la personne phare de la mine soit du pays, explique Benoît Lasalle. C'est votre meilleure police d'assurance anticorruption.»

Mission humanitaire

Semafo s'est également donné une mission humanitaire, un geste qui joue en sa faveur. Par l'intermédiaire de sa fondation qui est maintenant reconnue comme une ONG, Semafo a soutenu 20 000 emplois depuis sa création en 2008.

En fait, selon le dirigeant, le risque en Afrique de l'Ouest est plutôt opérationnel. «Quand vous avez besoin d'une pièce d'équipement, il peut s'écouler six mois entre la commande et la livraison. Les achats doivent être faits à l'avance, et la logistique doit être performante», conseille-t-il. À son bureau de Saint-Laurent, à Montréal, Semafo n'a pas lésiné sur la mise en place d'un système informatique de gestion. Côté main-d'oeuvre, l'entreprise travaille en partenariat avec une commission scolaire montréalaise pour entraîner ses formateurs en Afrique.

L'an dernier, la mine de Semafo en Guinée a été fermée durant six mois. «Il y avait de plus en plus d'orpailleurs, des mineurs artisanaux qui cherchaient de l'or près de notre périmètre. Cela posait des problèmes de sécurité : nos camions risquaient de les heurter. Nous avons demandé au gouvernement de sécuriser le périmètre et décidé de fermer la mine tant que cela ne serait pas fait, car nous préférons perdre 5 000 onces d'or plutôt que de heurter un être humain. Cela aussi fait partie de nos valeurs».

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