La flambée des prix des terres rares a entraîné une course mondiale aux nouveaux gisements. D'où le récent intérêt pour l'exploration de terres rares au Québec. Jean-Marc Lulin, président de l'Association de l'exploration minière du Québec, s'inquiète toutefois de la réforme du système annoncée par le Parti québécois, qui souhaite une redevance minière de 5 % sur la valeur brute du minerai ainsi qu'une taxe de 30 % sur tous les profits supérieurs à 8 % du revenu des minières. «Si le Québec veut profiter de cette industrie, la stabilité sur les plans légal et fiscal est essentielle.»
Plusieurs projets
De nombreux projets d'exploration sont en cours, en Californie, en Australie, au Groenland, en Afrique du Sud et au Kirghizistan. «Le Québec reste toujours dans la course. Mais le temps presse. Si les autres projets nous devancent, il faudra attendre la prochaine vague de demandes de terres rares, qui pourrait survenir dans 10, 20, voire 30 ans», dit M. Lulin.
Les méthodes d'extraction des terres rares suscitent néanmoins plusieurs questions, notamment pour ce qui est de la pollution. «Jusqu'ici, aucune mine de terres rares sur la planète n'a montré patte blanche. Toutes se sont soldées par des impacts majeurs sur l'environnement», rapporte Ramsey Hart, coordonnateur des programmes canadiens de Mines Alertes. De plus, M. Hart soutient que les réglementations québécoise et canadienne actuelles ne sont pas adaptées à ce type d'extraction qui pourrait générer d'autres éléments toxiques.
18 millions de tonnes d'oxydes de terres rares seraient présents dans le sous-sol du Québec. Source : AEMQ
15 % de la réserve mondiale de 115 millions de tonnes de terres rares est située au Québec. Source : AEMQ
