Il y a une demande accrue pour l'architecture dans la province. L'effectif de l'Ordre des architectes du Québec (OAQ) a crû de près de 16 % depuis 1999-2000.
L'enjeu principal qui se dégage de la révision de la Loi sur les architectes, un processus entamé il y a deux ans, touche surtout la reconnaissance de la profession. Et le bât blesse en particulier sur le plan gouvernemental.
" En ce moment, le public comprend beaucoup mieux la plus-value de l'architecture et du geste architectural que nos élus, affirme le président de l'Ordre, André Bourassa.
" Il y a très peu de professionnels de l'aménagement à l'Assemblée nationale et encore moins d'architectes. Cela devient très compliqué de faire comprendre la valeur ajoutée de notre profession quand nous devons discuter avec cinq ou six ministres relativement à nos différents dossiers. "
André Bourassa illustre ses propos en expliquant qu'un dossier traitant d'architecture et de patrimoine relève du ministère de la Culture, mais que les normes du bâtiment qui y sont associées sont régies par le Code de construction, dont la responsabilité incombe au ministère du Travail. Ce code n'ayant pas encore été adopté par toutes les municipalités, on ne veut pas en débattre et risquer d'offenser le ministère des Affaires municipales...
Quand l'innovation entre en jeu dans le design du bâtiment, le ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation est mis à contribution. Puis, l'efficacité énergétique et l'utilisation des matériaux de construction relèvent du ministère du Développement durable et de celui des Ressources naturelles. " Dans ce contexte, l'OAQ éprouve beaucoup de difficulté à faire progresser ses dossiers, à demeurer compétitif et surtout à briller parmi les meilleurs ", renchérit le président.
Souci du développement durable
Le développement durable et l'aménagement du territoire figurent parmi les autres enjeux auxquels doit faire face l'OAQ. Les défis du développement durable sont multiples et les architectes se sentent interpellés. Le modèle de développement urbain autour de Montréal, qui a pour effet de gruger les meilleures terres agricoles du Québec, est ainsi au coeur des préoccupations de l'Ordre. " Il faut réagir. Ça concerne non seulement les architectes, mais les urbanistes et l'Union des producteurs agricoles ", soutient M. Bourassa.
Les matériaux utilisés dans le bâtiment sont également dans la mire des architectes. Qu'il s'agisse de moisissures ou d'émissions de formaldéhyde, tout le monde comprend l'importance d'utiliser des matériaux de qualité. Les architectes n'achètent pas les matériaux, mais spécifient lesquels devraient être utilisés. Ils prennent des décisions qui ont un impact économique important sur les matières. Il leur appartient donc d'être à l'affût de toute modification quant à la disponibilité de la ressource et de se tenir à jour sur les avancées technologiques dans le secteur des matériaux de construction.
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Nombre de membres de l'Ordre des architectes du Québec en 2009-2010. Ils étaient 2 598 il y a 10 ans.
Source : Office des professions du Québec
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