Année critique pour AbitibiBowater, Garda World et Mega Brands

Publié le 03/01/2009 à 00:00

Année critique pour AbitibiBowater, Garda World et Mega Brands

Publié le 03/01/2009 à 00:00

Par Dominique Beauchamp

La récession plus grave que prévu fragilise davantage la papetière AbitibiBowater, le transporteur de valeurs Garda World et le fabricant de jouets Mega Brands, trois entreprises qui connaissent une période très difficile.

" En 2009, ça passe ou ça casse ", ont spontanément dit plusieurs gestionnaires à propos de ces trois entreprises lourdement endettées.

Mega Brands, un pari risqué

Pendant qu'elle restructure sa production, Mega Brands vient d'obtenir 64 millions de dollars (M$) du réassureur Fairfax Financial; elle lance de nouveaux produits et tente de revendre sa filiale de papeterie Rose Art.

Si Fairfax convertissait sa débenture en actions, il posséderait 35 % de Mega Brands.

" L'action de Mega Brands n'est plus qu'un pari sur la survie de l'entreprise. Si son redressement fonctionne, le potentiel de gain est élevé. S'il échoue, l'investisseur perd tout ", écrit Benoît Caron, analyste à la Financière Banque Nationale.

La baisse des prix de la résine et du carburant donne un coup de pouce à ses marges bénéficiaires, mais la récession nuit à ses revenus, précise M. Caron.

Garda World est lourdement endettée

Garda World a aussi obtenu un sursis de ses banquiers, mais doit vendre des éléments d'actif dans une économie déprimée afin de diminuer son énorme dette, qui s'établit à 685 M$.

" Sa dette équivaut à 20 fois sa valeur boursière. Cela signifie que l'entreprise se dirige vers une restructuration financière qui dépréciera son action ", dit Christian Godin, gestionnaire chez Montrusco Bolton.

" Les résultats de l'entreprise ne sont pas si mal, mais le statu quo est impossible à maintenir pour une autre année ", explique Hugues Bourgeois, analyste à la Financière Banque Nationale.

Si sa dette atteint 5,5 fois son bénéfice d'exploitation au 31 janvier 2009, les frais d'intérêt sur sa dette augmenteront d'encore 2,2 %, à 14 %, ce qui accroîtra de 16 M$ sa facture annuelle d'intérêts. Garda peut capitaliser ces frais, ce qui gonflera davantage sa dette.

" Garda doit vendre des éléments d'actif pour éviter la faillite à un moment où les acheteurs se font rares ", dit un troisième financier qui préfère garder l'anonymat.

Un acheteur intéressé par son importante division américaine de transport de valeurs s'est d'ailleurs désisté en septembre à cause de la détérioration des conditions de crédit.

" Garda World pourrait essayer de vendre sa flotte d'avions pour le transport de valeurs, d'une valeur de 80 à 100 M$ ", avance, peu convaincu, Anthony Zicha, analyste chez Scotia Capitaux.

AbitibiBowater se débat pour éviter la faillite

AbitibiBowater multiple les fermetures d'usines et réduit encore de 60 M$ ses coûts afin de préserver des liquidités dans un ultime effort pour éviter la faillite, croit Richard Kelertas, analyste chez Valeurs mobilières Dundee.

L'entreprise a vendu le 22 décembre ses centrales d'électricité ontariennes pour 197,5 M$. " Ce sera sans doute insuffisant pour respecter ses obligations financières ", pense toutefois M. Kelertas.

Des emprunts d'une valeur de 1 milliard de dollars américains viendront à échéance au cours des 12 prochains mois.

Par contre, Mike Richmond, analyste chez Salman Partners, croit qu'AbitibiBowater renégociera ses dettes, dont celle de 347 M$ due en mars 2009.

Cela lui donnera le temps de mener à terme sa cure d'amaigrissement, dit-il.

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