Les récentes affaires qui ont entaché l'administration des contrats publics ont du même coup mis en lumière l'importance du rôle des administrateurs agréés. Ces professionnels portent une lourde responsabilité sur les épaules : gérer des ressources ou des biens qui leur sont confiés par autrui. " Ils jouent un rôle précieux pour les organisations qui désirent s'assurer d'une bonne gouvernance ", affirme Chantal Dalpé, présidente de l'Ordre des administrateurs agréés du Québec (OAAQ).
Ces professionnels doivent non seulement respecter un code déontologique rigoureux, mais détenir une assurance responsabilité et s'engager à suivre un programme de formation continue de 40 heures sur deux ans.
Des contraintes qui en découragent plus d'un parmi la vieille garde. " Nous comptions beaucoup de membres près de la retraite qui n'étaient plus intéressés à engager de nouvelles dépenses, comme l'achat d'une assurance responsabilité, à se soumettre à des inspections périodiques ou encore à participer à la formation continue. Ces stress supplémentaires en fin de carrière les ont incités à déserter la profession. "
D'autre part, l'obligation de l'OAAQ de redéfinir ses règlements, comme l'exigeait le Code des professions, a créé un pression supplémentaire. Pour devenir membre de l'Ordre, il faut désormais posséder au minimum un diplôme universitaire en administration ou en finance.
Combinés à la réalité démographique, ces facteurs ont contribué à réduire les effectifs de l'Ordre de moitié au cours de la dernière décennie, selon Mme Dalpé.
La gouvernance dans la mire
Un phénomène préoccupant alors que les besoins relativement à la gouvernance sont particulièrement importants. " Avec les crises de confiance et les allégations de malversations révélées au Québec, nos membres veulent exercer leur profession en respectant les principes de saine gestion généralement reconnus ", signale-t-elle. En conséquence , les formations ayant pour thème l'éthique, la bonne gouvernance, l'intégrité, la transparence, la compétitivité des entreprises et la productivité sont très en demande. Certaines conférences sur ces sujets ont d'ailleurs été inscrites au programme du congrès annuel de l'Ordre qui se tiendra à la fin de janvier.
Pour demeurer pertinent, l'Ordre veille à maintenir l'adéquation entre les services offerts et les besoins de la communauté d'affaires. " Il faut être en mesure de suivre l'évolution du marché pour s'adapter aux nouvelles exigences. Le projet de loi 109 - Loi sur l'éthique et la déontologie en matière municipale - est un bon exemple de cette obligation de s'adapter aux nouveaux enjeux de gestion et à la nouvelle réglementation ".
Formation diversifiée
Autres défis de taille : l'encadrement de la profession et la formation continue. Les administrateurs agréés se retrouvent en effet dans une grande variété de secteurs d'activités et à des postes de différents niveaux, de la PME aux grandes entreprises : en planification financière, en gestion de patrimoine privé, en franchisage, en santé et services sociaux ou en immobilier. Ils sont gestionnaires, administrateurs, directeurs, pdg, etc.
Les formations doivent donc être des plus diversifiées pour répondre à leurs besoins. L'Ordre travaille de concert avec les universités pour créer des programmes susceptibles d'intéresser ses membres.
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Nombre de membres de l'Ordre des administrateurs agréés du Québec en 2009-2010. En 10 ans, ce nombre a été réduit de moitié.
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