Absolunet mise sur la communication avec ses troupes

Publié le 24/11/2012 à 00:00

Absolunet mise sur la communication avec ses troupes

Publié le 24/11/2012 à 00:00

Tous les premiers mardis du mois, Martin Thibault s'entretient avec sa cinquantaine d'employés. Le président et cofondateur d'Absolunet, une PME de Boisbriand qui met au point des stratégies Internet et mobile, en profite pour les informer des dernières nouvelles.

Lors de la rencontre, au début de novembre, il a même fait son mea-culpa ! «La décision de retarder certaines embauches avait mis sur les employés une pression additionnelle. C'était une erreur de ma part», explique-t-il. Il s'en est donc excusé en leur disant aussi son appréciation d'avoir relevé le défi et que la situation allait être corrigée.

Ce mode de gestion transparent contribue à faire de l'agence un lieu de travail prisé de ses employés, dont la moyenne d'âge est d'environ 30 ans. Les commentaires diffusés sur les réseaux sociaux ou le site Web de l'entreprise en témoignent, comme celui du technicien réseau Stéphane Thibault. «Absolunet se démarque par l'ambiance de travail et le respect de ses employés. Le sentiment d'appartenance est palpable dès le premier jour de travail», dit-il.

Employés productifs

Résultat : l'agence interactive a été reconnue comme Employeur remarquable par le Bureau de normalisation du Québec. Cette certification, obtenue à la suite d'un sondage confidentiel auprès des employés, évalue notamment les conditions de travail, l'ambiance et la qualité de vie au travail de même que les communications.

La disponibilité des dirigeants à transmettre des informations figure d'ailleurs parmi les pratiques les plus appréciées par le personnel d'Absolunet. Tout comme la possibilité de prendre des décisions et de faire preuve d'initiatives, un horaire de travail flexible favorisant un équilibre entre leur vie personnelle et professionnelle.

«Il faut consulter et faire participer les employés, parce qu'ils sont parties prenantes de l'entreprise et contribuent à son succès», affirme Martin Thibault.

Le personnel a aussi accès à une salle de type «bar-salon» et à un jeu de soccer sur table. Tous les vendredis en fin d'après-midi, c'est l'apéro au bureau. «Je ne tiens pas à ce que les employés travaillent 50 heures par semaine. Mais je veux que leurs 37 heures et demie soient productives. Une bonne ambiance au travail y contribue», dit le président.

Chaque trimestre, les dirigeants organisent une journée thématique pour célébrer les bons coups. Le cinéma était récemment à l'honneur : la direction a installé une machine à maïs éclaté au bureau et offert des billets à ses employés.

La direction, qui offre aussi un régime de participation différée aux bénéfices, n'entend pas pour autant s'asseoir sur ses lauriers. «Le titre d'employeur remarquable nous permet aussi de mieux repérer les situations à améliorer», dit M. Thibault. L'entreprise travaille aussi à obtenir la norme conciliation travail-famille du BNQ.

Vers la croissance

Face aux défis de la main-d'oeuvre, Absolunet, en pleine croissance, ne peut se permettre de ralentir son expansion par manque d'employés compétents. D'ici trois ans, elle prévoit doubler son chiffre d'affaires à 12 millions de dollars, et passer de 60 à 100 employés.

L'agence, qui compte parmi ses clients Desjardins, IGA, la revue Protégez-Vous, l'Opéra de Montréal et BELL Média, mise sur la croissance de projets majeurs. «Nous allons nous concentrer sur les entreprises prêtes à consacrer d'importantes ressources à leur stratégie Web.»

Si 90 % des ventes se font au Québec, l'entreprise compte aussi étendre ses frontières. Elle s'est mise à viser l'acquisition. Il y a un an, elle a fait l'achat de DNCOM, une firme experte en référencement et publicité Internet. Elle lorgne des entreprises complémentaires, mais aussi concurrentes, dans une industrie dont les dirigeants ne sont toutefois pas encore prêts à vendre leur compagnie. «Les entrepreneurs sont très jeunes et n'ont pas encore planifié leur sortie», dit l'homme d'affaires de 41 ans.

Entre-temps, Absolunet vient d'ouvrir un centre de production Web au coeur du Plateau-Mont-Royal. Pour souligner l'ouverture, elle a organisé une soirée portes ouvertes à l'intention de candidats potentiels. L'événement a attiré une quarantaine de personnes, dont un ancien employé qui revient dans le giron de l'entreprise après l'avoir quittée pour se rapprocher de son domicile montréalais.

Le contexte

Absolunet compte embaucher une quarantaine de personnes, alors que l'industrie québécoise des TIC doit pourvoir plus de 7 000 postes par année.

Le défi

Adopter des pratiques exemplaires en matière de gestion des ressources humaines pour assurer le recrutement et la rétention d'une main-d'oeuvre qui se fait rare.

Le résultat

La PME a obtenu la certification Employeur remarquable du Bureau de normalisation du Québec et travaille à obtenir du même organisme la norme conciliation travail-famille.

UN EXPRESSO AVEC ÇA ?

La croissance de l'industrie des TIC ne se dément pas. Avec plus de 7 000 postes à pourvoir annuellement, selon TECHNOCompétences, le secteur pourrait d'ailleurs faire face à une pénurie de personnel dans les prochaines années.

La concurrence est donc forte pour recruter une main-d'oeuvre qui se fait de plus en plus rare. Comment faire pour réussir à attirer et à retenir des employés ?

Tout d'abord, il faut distinguer les facteurs d'attraction des facteurs de rétention, souligne François Bernard Malo, professeur en gestion des ressources humaines de l'Université Laval.

«Ce qui attire un employé n'est pas nécessairement ce qui va le retenir. Il sera d'abord attiré par la réputation de l'organisation, par sa position par rapport à un concurrent. Une fois en poste, il sera motivé par le plaisir et le niveau d'autonomie que lui procure son emploi, par les possibilités de parfaire son développement», précise-t-il.

Exit les patrons

La nouvelle génération a aussi besoin de se sentir appuyée et entendue, et non observée ou tenue au secret. «Les jeunes ne veulent pas obéir à des ordres, mais savoir pourquoi ils font tel projet, tel travail. Ils veulent travailler sous la supervision d'un coach, pas sous la surveillance d'un patron», dit M. Malo. Ils s'attendent à avoir accès à de la formation pour se perfectionner. Sans oublier une rémunération concurrentielle et équitable.

Ils sont sensibles aux pratiques qui leur permettent d'atteindre un meilleur équilibre entre leur vie personnelle et professionnelle. «La conciliation travail-famille, le télétravail, la flexibilité des horaires sont des mesures qui attirent les employés, surtout dans un secteur où parfois on impose des durées de travail importantes», note Diane-Gabrielle Tremblay, professeure au Département d'économie et de gestion à l'École des sciences de l'administration de la TÉLUQ.

«Les dirigeants craignent parfois d'innover, d'avoir de nouvelles pratiques de gestion des ressources humaines, et pourtant, ils y auraient intérêt», suggère Mme Tremblay. Certaines entreprises vont jusqu'à créer des ambiances de travail où les employés profitent d'une cafetière à expresso, d'un service de traiteur ou de massothérapie, d'une table de billard ou d'un bar-salon.

«C'est bien, surtout quand c'est la norme dans le milieu, mais il ne faut pas que ce soit un facteur majeur d'attraction. L'entreprise doit faire attention que ce ne soit pas perçu comme un message de présentéisme obligatoire pour prolonger les heures de travail», dit Mme Tremblay.

Série 4 de 5

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