À la recherche de fonds résistants

Publié le 17/09/2011 à 00:00

À la recherche de fonds résistants

Publié le 17/09/2011 à 00:00

Par Dominique Beauchamp

La culbute des marchés boursiers cet été fournit l'occasion d'observer la performance des fonds d'actions en période de haute voltige. Toute une épreuve pour leur gestionnaire. Si quatre mois de déclin en Bourse représentent une période relativement courte pour juger de l'approche à long terme d'un fonds, ces reculs permettent de débusquer des fonds d'actions susceptibles de mieux résister lorsque la conjoncture se détériore.

Les fonds d'actions ont eu bien du mal à résister à la chute des Bourses cet été. En août notamment, toutes les catégories de fonds d'actions de Morningstar Canada ont affiché des pertes, à l'exception des fonds de métaux précieux.

Aux États-Unis, 20 fonds ont réussi à limiter les dégâts pendant la chute de 10 % du S&P 500 (en dollars canadiens), entre la fin d'avril et le début d'août.

Le Fonds Mackenzie Ivy américain est celui qui a le mieux résisté. Ce fonds choisit ses titres afin de les détenir longtemps, après avoir examiné minutieusement la dynamique propre à chaque entreprise.

Géré par David Arpin depuis décembre 2008, ce fonds consacrait plus du quart de son portefeuille aux titres de consommation essentielle à la fin de mai. Le géant des produits de première nécessité Colgate Palmolive et le producteur de boissons PepsiCo figurent parmi ses cinq principaux placements, aux côtés du détaillant Costco et du distributeur de fournitures dentaires, médicales et vétérinaires Henry Schein.

Ce fonds a aussi 22 % de son portefeuille dans le secteur de la santé, soit deux fois plus que les autres fonds de sa catégorie.

Le Fonds TD de valeurs sûres américaines arrive au deuxième rang du palmarès des fonds les plus résistants. Il se distingue en ayant le quart de son portefeuille dans le secteur de la technologie.

Aux commandes depuis 17 ans, son gestionnaire, Larry Puglia, de T. Rowe Price, prend des positions importantes dans des sociétés qui offrent des perspectives de croissance prometteuses à long terme. Apple est son principal placement, mais le détaillant en ligne Amazon.com, le moteur de recherche Google et le moteur de recherche chinois Baidu y figuraient aussi au 31 juillet.

La plupart des entreprises en portefeuille disposent d'avantages concurrentiels dans leur industrie, selon une analyse indépendante de Morningstar.

En troisième position, le Fonds Meritas actions américaines fait partie de la famille de fonds socialement responsables du même nom. Meritas en a confié la gestion à ClearBridge Advisors, une filiale de la réputée firme Legg Mason.

Ces gestionnaires semblent avoir choisi le who's who de chaque industrie. Ainsi, Berkshire Hathaway, Johnson & Johnson, 3M, Walt Disney, Procter & Gamble, IBM, Pepsico, Qualcomm, Travelers, Target et Automatic Data Processing se hissaient en tête de ses placements au 31 juillet. À cette date, les gestionnaires avaient aussi accumulé des liquidités représentant 12,5 % de son actif.

Au quatrième rang, le Fonds MFS Sun Life croissance américain, qui choisit des entreprises offrant un potentiel de croissance des bénéfices supérieurs à la moyenne, compte aussi Apple et Google à titre de principaux placements.

Le secteur de la technologie compte pour 29 % de l'actif du fonds, soit 10 % de plus que la moyenne des fonds de sa catégorie.

En cinquième position, le Fonds IG Mackenzie Universal catégorie croissance maximum États-Unis n'est pas pour les investisseurs frileux. Le tiers de son portefeuille se trouve dans les titres de technologie tels qu'Apple et le géant du logiciel Oracle.

Son gestionnaire, Marc Pinto, mise aussi sur le fabricant du Botox Allergan, l'exploitant de casinos Wynn Resorts, ainsi que le chef de file mondial des services pétroliers Schlumberger.

Deux fonds Dynamique aux antipodes

Le Fonds Dynamique valeur américaine affiche une bonne feuille de route à long terme. Ses rendements surpassent les trois quarts des fonds de sa catégorie sur toutes les périodes étudiées, d'un jour à 15 ans.

Le fonds investit dans un portefeuille assez concentré de titres (39) jugés sous-évalués, quelles que soient les fluctuations à court terme des marchés et les événements politiques et sociaux.

Ses 10 principaux placements représentent la moitié du portefeuille.

Le gestionnaire David Fingold, de Goodman & Co., vend ses titres dès qu'ils atteignent une valeur qu'il estime juste. Apple, EMC, IBM et Oracle figuraient en tête des placements au 31 juillet, mais les pétrolières Noble Energy, ExxonMobil, National Oilwell s'y retrouvaient aussi.

Dans le secteur industriel, M. Fingold mise sur le fabricant Caterpillar, le fabricant de pièces automobiles BorgWarner et l'équipementier pétrochimique Dressner-Rand.

Son collègue Noah Blackstein, du Fonds Dynamique Power croissance américaine, se démarque aussi du lot en négociant activement des entreprises, notamment en fonction de l'élan dans la croissance de leurs bénéfices.

M. Blackstein consacre la moitié du fonds à des titres de technologie méconnus tels que le fabricant des produits d'optimisation de réseaux étendus Riverbed Technology, le spécialiste de la sécurité de réseaux Fortinet et le fournisseur de logiciels de virtualisation VMware.

Son taux de roulement de 125 % indique que tous les titres ne restent pas plus que de 9 à 10 mois en portefeuille.

Le Fonds Franklin dividende croissance américaine recherche des entreprises qui ont passé l'épreuve du temps et qui ont les moyens de relever leur dividende, année après année.

La plupart oeuvrent dans les secteurs industriel, de la santé et de la consommation.

IBM, Laboratoires Abbott, Becton Dickinson, Chevron, Procter & Gamble, WalMart Stores, Air Products, Johnson & Johnson et PepsiCo représentent presque la moitié de son portefeuille.

Le Fonds Castlerock américain de croissance des dividendes (anciennement Hartford) est un des groupes du géant des fonds CI Financial. Des titres tels que Heinz, Walmart et Altria ont eu un impact positif sur les rendements du fonds cette année.

Le secteur industriel compte pour 28 % du fonds, le double du pourcentage moyen des fonds de sa catégorie.

Une approche quantitative

Robert Fernholz, d'Intech Investment Management, gère le Fonds CIBC Discipline actions américaines avec une approche strictement quantitative. Il cherche à profiter de la volatilité de titres qui ont une faible corrélation entre eux, de façon à surpasser l'indice, en modérant le risque.

Apple, Google et IBM comptent parmi ses principaux placements. Dans le secteur de la consommation, la chaîne de cafés Starbucks et le détaillant TJX (propriétaires des magasins Winners au Canada) font partie des principaux placements.

Au Fonds BMO américain de croissance, Andrew Janes, de Harris Investment Management, utilise une approche mixte pour le choix de ses titres. Un premier tri repère des sociétés qui affichent des bénéfices durables se négociant à prix raisonnable. Une analyse fondamentale précise davantage les choix.

Au 31 juillet, près du tiers de l'actif de ce fonds se trouvait dans des titres de technologie tels qu'Apple, Google, Qualcomm, Oracle, Microsoft et Altera.

Malgré des rendements inférieurs à sa catégorie depuis un an et demi, le Fonds McLean Budden actions américaines est un des favoris de Morningstar Canada, qui aime sa discipline et ses frais de gestion de 1,35 %.

Ce fonds est dirigé par un comité de sept gestionnaires principaux, qui comptent de 9 à 22 années de service chez McLean Budden. Le penchant de la firme pour les titres sous-évalués et son approche à long terme l'amènent souvent à contre-courant du marché.

Ainsi, au 31 juillet, les banques impopulaires Bank of America et JP Morgan figuraient parmi ses principaux placements, aux côtés des géants mal-aimés du logiciel Microsoft et de l'industrie pharmaceutique Merck.

Les gestionnaires Nevin Chitkara et Steven Gorham, de MFS Institutional Advisors, de Boston, recherchent aussi des sociétés bien établies se négociant à prix d'aubaine pour le Fonds valeur américain MFS Sun Life. On y retrouve aussi des titres boudés tels que Goldman Sachs, JP Morgan et Pfizer.

Par contre, le gain de 10 % du fabricant de cigarettes Philip Morris et de 3 % du géant de la défense et de la sécurité Lockheed Martin ont coussiné les pertes du fonds depuis le début de l'année.

Deux vieux chasseurs d'aubaines

Le Fonds Beutel Goodman actions américaines choisit aussi des titres bon marché en fonction d'une série de mesures d'évaluation qui comparent les entreprises entre elles et à leur propre historique. Cette firme accorde aussi une grande importance à l'engagement des dirigeants de valoriser leur entreprise, sans trop s'endetter.

Le fabricant de fournitures médicales Covidien est son principal placement, suivi de la banque Wells Fargo, de Microsoft, de l'assureur MetLife et du géant Kraft.

Le Fonds Scotia de valeurs américaines a le même gestionnaire que le Fonds Dynamique valeur américaine.

Le Fonds Leith Wheeler d'actions américaines est géré par Sprucegrove Management depuis 2011. Cependant, il applique la même approche que celle de Leith Wheeler, qui consiste à investir dans des entreprises américaines de qualité quand elles se vendent au rabais et à faire preuve de patience.

Les États-Unis regorgent d'entreprises ayant démontré une rentabilité régulière et des avantages concurrentiels durables se négociant à bon prix, selon eux.

Parmi les 25 principaux placements du fonds, on trouve Johnson & Johnson, 3M, Markel Corp., Walgreen Co., Procter & Gamble Co., Apache Corp., Wells Fargo, Pfizer, Microsoft, Merck, Coca-Cola Co., Becton Dickinson et Berkshire Hathaway.

12 %

Alors que l'indice américain S&P 500 reculait de 10 % entre le 29 avril et le 9 août 2011, 166 fonds d'actions américaines ont perdu 12 % en moyenne.

Source : Morningstar Canada

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