2. ENDETTEMENT 5 % des consommateurs en difficulté

Publié le 18/06/2011 à 00:00

2. ENDETTEMENT 5 % des consommateurs en difficulté

Publié le 18/06/2011 à 00:00

Le resserrement de l'accès au crédit pourrait avoir d'importantes conséquences pour les consommateurs québécois. Bien que la reprise mondiale soit moins forte que prévu en début d'année, la Banque du Canada pourrait hausser son taux directeur dans les prochains mois si les pressions inflationnistes s'accentuent.

Même une petite hausse de taux serait néfaste pour certains emprunteurs. Actuellement, 5 % des ménages québécois ont une hypothèque dont les paiements mensuels (capital et intérêts) sont supérieurs à 40 % de leurs revenus bruts (avant impôt), selon le Mouvement Desjardins.

D'après les simulations réalisées par Desjardins, une hausse de deux points de pourcentage des prêts hypothécaires à taux variable d'ici 2015 entraînerait une augmentation de 33 à 40 % du nombre de faillites personnelles au Québec. En moyenne, on en compte de 25 000 à 30 000 par an.

" Si les taux d'intérêt augmentaient de 2 %, 35 000 à 40 000 personnes par année devraient déposer leur bilan ", dit Hélène Bégin, économiste.

Dans l'ensemble, les Québécois sont aussi de plus en plus endettés. En 2009 (année de la donnée la plus récente), leurs dettes encourues (total du crédit à la consommation et du crédit hypothécaire résidentiel) représentaient 119 % de leur revenu personnel disponible - par rapport à 145 % dans l'ensemble du Canada, selon l'Institut Vanier.

Ce ratio pour évaluer l'endettement est cependant imparfait, puisqu'il ne tient pas compte des taux d'intérêt, nuance Desjardins. Il ne mesure pas la capacité des ménages à rembourser progressivement leurs emprunts.

Ainsi, si l'on tient compte du poids des versements en capital et intérêts, les Québécois sont plus endettés qu'en 2000, mais leur capacité financière ne s'est pas détériorée depuis : leurs paiements mensuels représentent toujours environ 15 % de leur revenu brut.

Pourquoi ? Si les dettes sont aujourd'hui plus élevées qu'auparavant, les taux d'intérêt sont bien plus bas qu'il y a 10 ans. En juillet 2001, le taux directeur de la Banque du Canada se situait à 4,50 %; il est présentement de 1 %.

Cela dit, la situation financière des ménages préoccupe le gouvernement. Québec vient de présenter le projet de loi 24 pour s'attaquer au surendettement des consommateurs, en relevant progressivement de 2 à 5 % le seuil du paiement minimum sur les cartes de crédit.

La vigueur du marché de l'emploi est un signe encourageant pour l'économie du Québec. À 7,3 %, le taux de chômage se trouve à son plus bas niveau depuis octobre 2008 et, pour une rare fois, sous la moyenne canadienne de 7,4 %. Aussi positive soit-elle, cette donnée ne justifie pas un optimisme débordant. Les Affaires a identifié cinq facteurs qui risquent d'enrayer cette reprise encore fragile.

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