" L'UPA doit se préparer à céder du terrain "

Publié le 06/12/2008 à 00:00

" L'UPA doit se préparer à céder du terrain "

Publié le 06/12/2008 à 00:00

Par Alain Duhamel

Professeur en économie agroalimentaire à l'Université Laval, Guy Dubailleul porte un regard critique sur l'évolution de l'agriculture québécoise.

Journal Les Affaires - Le discours de l'UPA a-t-il changé depuis la parution, en février, du rapport Pronovost sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire ?

Guy Dubailleuil - L'UPA a une nouvelle équipe de dirigeants élus, mais je ne suis pas certain qu'elle travaille en pleine harmonie. Christian Lacasse a été élu avec une courte majorité [11 voix], ce qui ne porte pas à l'audace. L'Union a reçu ce rapport comme un coup de massue. Certes, il y a eu cette recommandation sur le monopole syndical qui a focalisé l'attention les premiers jours. Mais, aussi, la remise en cause des piliers de l'agriculture québécoise [dont la Financière agricole et la Commission de protection du territoire agricole], auxquels l'UPA reste attachée. L'Union sent bien que des modifications s'annoncent. Certaines sont inévitables, notamment celles qui toucheront à la sécurité du revenu. Sur d'autres questions, elle mène des opérations de communications publiques. Notamment, elle défend le principe de la souveraineté alimentaire. Dans le contexte de crise alimentaire internationale, cela rejoint les préoccupations des pays du Sud. Mais il s'agit aussi pour l'UPA de défendre la gestion de l'offre. Le rapport Pronovost ne l'a pas remis en cause directement, mais il a pointé du doigt ses dysfonctionnements et ses rigidités.

JLA - Depuis plusieurs mois, l'UPA est sur la défensive. A-t-elle perdu de l'influence ?

G.D. - Clairement, l'UPA cherche à maintenir une position forte. Durant les audiences de la commission Pronovost, son influence s'est étiolée quelque peu. Sa première réaction a été de réfuter en bloc le rapport en espérant qu'il allait tomber aux oubliettes. Mais quand elle a constaté que le gouvernement voulait mettre en oeuvre certaines recommandations, sa stratégie a changé. Elle sait qu'elle doit se préparer à céder du terrain sur certains points et à batailler plus fortement sur d'autres.

JLA - Ses rapports avec le pouvoir politique ont-ils changé ?

G.D. - J'ai l'impression que ses rapports avec le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation ont déjà changé. Le ministère me semble récupérer un peu de leadership. La commission Pronovost a détruit un tabou : les modes de fonctionnement en agriculture sont des dogmes intouchables. Certains lui ont reproché d'avoir remis en cause le monopole syndical en croyant que, sans cela, le rapport aurait reçu un accueil plus positif. Mais la commission Pronovost n'aurait pas été cohérente si elle avait esquivé cette question. Je suis persuadé qu'on y reviendra un jour. A.D.

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