" Entrer sur un marché où la demande est robuste "

Publié le 02/04/2011 à 00:00, mis à jour le 21/04/2011 à 14:28

" Entrer sur un marché où la demande est robuste "

Publié le 02/04/2011 à 00:00, mis à jour le 21/04/2011 à 14:28

Chad Wasilenkoff n'a pas froid aux yeux. Après la crise qui a secoué l'industrie forestière en 2006, le pdg de Fortress Paper (Tor., FTP) a versé 1,2 millions de dollars (M$), en 2010, pour acquérir une usine de pâte et papier en faillite de Thurso, en Outaouais, que la municipalité évaluait à 43 millions de dollars.

Une décision de visionnaire. La pâte cellulosique qui sera produite à cette usine de Fortress Paper, à partir de septembre 2011, entre dans la fabrication de la rayonne.

Bonne nouvelle : la demande pour cette fibre grimpera en flèche. De fait, le secteur du textile a connu l'an dernier une croissance de 20 % en Chine. Le prix du coton, qui a doublé pendant la même période, pousse les designers à se tourner vers d'autres options. C'est la rayonne qui remporte la palme du meilleur substitut du coton. Plus agréable au toucher que le polyester, on la nomme aussi viscose ou soie artificielle. Selon Chad Wasilenkoff, les unités chinoises de production de viscose ne tournent qu'à 85 % de leur capacité, faute de matière première à transformer.

" Pour créer une entreprise rentable, il ne s'agit pas de faire une bonne affaire à l'achat des infrastructures, puis de réduire les coûts de production. Il faut entrer sur un marché où la demande est robuste ", explique l'entrepreneur, qui a vu le titre de son entreprise bondir de près de 300 % au cours de la dernière année, passant de 12,80 à 46,50 $.

Le début d'une nouvelle ère

La course au financement n'a pas été de tout repos pour l'entrepreneur de Calgary. Il avait évalué la conversion de l'usine de pâte traditionnelle Kraft à la production de pâte de haute qualité à 175 millions de dollars et avait repéré, en Finlande, des cuves en acier inoxydable convenant à la nouvelle vocation de l'usine. Pourtant, il n'arrivait pas à convaincre les banques de s'engager, tant l'industrie forestière avait mauvaise presse. C'est grâce à Investissement Québec, qui a octroyé un prêt de 102,4 M$ à Fortress Paper, en mars 2010, que Chad Wasilenkoff a remporté son pari.

" C'est une nouvelle ère qui commence. Trois cents travailleurs reviennent au travail après une période d'incertitude d'un an ", exulte le maire Maurice Boivin.

Les travaux de conversion de l'usine seront terminés en septembre 2011 et Fortress Paper prévoit être en mesure de livrer 200 000 tonnes de pâte cellulosique par année.

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