The Price is NOT right !

Publié le 07/10/2011 à 14:52, mis à jour le 09/10/2011 à 10:32

The Price is NOT right !

Publié le 07/10/2011 à 14:52, mis à jour le 09/10/2011 à 10:32

BLOGUE. Notre devise vient de rencontrer son premier écueil de l’année, touchant cette semaine son point le plus faible en plus de douze mois. C’est une excellente nouvelle pour nos exportateurs qui en avaient bien besoin.

Ce qui m’amène à parler des bénéfices théoriques d’avoir une devise forte. Un des arguments qui revient le plus souvent pour justifier un dollar canadien fort est qu’il permet des importations de biens de consommation moins dispendieux ce qui profite aux consommateurs. Évidemment, vous avez remarqué comme moi que c’est totalement…FAUX ! Les exemples d’inégalités de prix ne manquent pas entre ceux pratiqués aux États-Unis et ceux que nous payons. Je comprends très bien que le bien importé ne représente qu’une partie des dépenses du détaillant et qu’il ne faut surtout pas s’attendre à ce qu’un mouvement de 10% en faveur du CAD se répercute par une baisse de 10% du prix final. Par exemple, si un pantalon vendu 30$CAD chez XYZ coûte 10$US à produire en Chine, une amélioration de 10% de la devise ne donne qu’un rabais de 1$ au grossiste. Vous pouvez être certain que ce 1$ se perd quelque part dans les poches de quelqu'un, mais pas dans les vôtres. De toute façon le prix de vente de 30$ a peu à voir avec le coût réel du produit et beaucoup plus avec une image que l’on tente de créer.

Cela dit, il y a des secteurs ou les anomalies sont trop prononcées pour que l’on ferme les yeux constamment. L’exemple le plus fréquemment cité est évidemment dans le secteur des autos usagées où l’on tente de nous expliquer que les risques liés aux garanties et les frais additionnels lorsque l’on traverse la frontière éliminent l’avantage. On note aussi les magazines et livres qui impriment d’avance un écart de prix immuable (la revue britannique « The Economist » coûte 7.99$CAD contre 6.99$US, une différence permanente de 14%) comme si je ne savais pas lire. Et puisque l’on est dans la saison des changements de pneus, je vous suggère de ne pas aller vérifier pour ce produit non plus, vous pourriez vous faire rouler…

On tente de nous expliquer ces écarts en nous disant que le Québec n’a pas un marché aussi gros que le marché américain. Ça n’explique pas pourquoi le même pot de nourriture pour bébé se détaille 50ç au Wal-Mart de Plattsburgh et 75ç au Wal-Mart de Montréal. Dans mon livre, Montréal est plus gros que Plattsburgh et son pouvoir d’achat meilleur. Les 100 kilomètres qui nous séparent n’expliquent rien.

Une autre frustration que je vis (et plusieurs d’entre vous aussi) demeure sur certaines grandes marques comme Nike. J’ai le bonheur d’avoir une fille qui joue AAA au basket, mais qui chausse de très grands souliers. Je n’ai donc pas le choix de trouver des produits «spéciaux». En voulant payer mon panier sur nike.com, j’ai eu la désagréable surprise de lire que l’entreprise ne livrait pas au Canada, le marché étant contrôlé par un autre distributeur de Toronto. Idem pour Reebok.

Alors, je pose la question à tout hasard : À quoi bon avoir une devise forte et un pouvoir d’achat s’il ne sert à rien? Combien d’argent pourrions-nous économiser si nous avions le loisir de payer le prix juste? La variation de la devise est une infime partie de la réponse.

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