L’entreprise a fait savoir ce matin qu’elle se plaçait sous la protection du Chapitre 11 de la Loi sur la faillite américaine et sous la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies canadienne. Il est aussi prévu que certaines des filiales de Nortel déposeront des requêtes similaires en Europe.

L’entreprise affirme toutefois qu’elle poursuivra ses activités sans interruption pendant qu’elle procède à la restructuration de ses activités et dit disposer de liquidités suffisantes pour financer ses activités courantes.

Nortel dit avoir pris cette décision avec l'autorisation unanime de son conseil d'administration et après avoir consulté en profondeur ses conseillers et examiné attentivement toutes les solutions de rechange. «Ce processus permettra à Nortel de traiter de manière décisive le fardeau que représentent ses coûts et sa dette, de restructurer avec efficacité ses activités et de définir plus étroitement son orientation stratégique de manière efficace et opportune», dit la société dans un communiqué. 

La société ontarienne avait amorcé une vaste restructuration à la fin de 2005 et dit avoir accompli d’importants progrès depuis, mais que la crise financière mondiale et la récession ont aggravé ses «défis financiers».

Selon un article du Globe and Mail, Nortel devait rembourser un montant de 107 millions de dollars en intérêts sur sa dette d’ici la fin de semaine, ce qui aurait réduit considérablement ses liquidités, évaluées à 2,4 milliards de dollars au 31 décembre.

La direction de Nortel précise que certaines filiales en Asie, dont LG Nortel, dans les Antilles et en Amérique latine, de même que Nortel Government Solutions (NGS) ne seront pas visées par ces procédures.

«Ces mesures sont essentielles pour que Nortel puisse miser sur ses forces et devenir le chef de file du secteur des communications en bonne santé financière. J'ai confiance dans les mesures annoncées aujourd'hui et je crois qu'elles constituent le moyen le plus rapide et le plus efficace pour que notre efficacité opérationnelle accrue, notre productivité dans les deux chiffres, notre engagement en R-D et notre position de premier plan en technologie se traduisent en succès à long terme», a affirmé le président et chef de la direction de Nortel, Mike Zafirovski.

La dette à long terme de Nortel est évaluée à 4,5 milliards de dollars américains. L’entreprise n’a pas précisé quelle firme sera chargée d’encadrer sa restructuration.

La demande faite sous le régime de la LACC sera entendue plus tard aujourd'hui par la Cour supérieure de justice de l'Ontario. Les requêtes volontaires en vertu du chapitre 11 ont été déposées auprès du tribunal de la faillite des États-Unis pour le district du Delaware. Nortel prévoit être en mesure sous peu de fournir de l'information sur les requêtes similaires qui seront déposées par certaines de ses filiales de la zone Europe/Moyen-Orient/Afrique.

Après avoir atteint un sommet de 124,50 dollars à la Bourse de Toronto en pleine bulle techno en 2000, l’action de Nortel n’a cessé de perdre de la valeur et cotait à 38,5 cents ce matin (malgré une consolidation 10 pour 1) à la Bourse de Toronto, alors que les transactions étaient suspendues sur le titre.