Les Canadiens se tourneront de plus en plus vers l'Internet mobile en 2012

Publié le 16/12/2011 à 13:08

Les Canadiens se tourneront de plus en plus vers l'Internet mobile en 2012

Publié le 16/12/2011 à 13:08

Par La Presse Canadienne

Photo : Bloomberg

Pendant des années, les observateurs du secteur technologique ont affirmé que les Canadiens passaient énormément de temps devant leur écran d'ordinateur, naviguant plus longtemps et regardant davantage de vidéos en ligne que les autres internautes de la planète.

Cette tendance n'a pas encore changé, mais il semble que les Canadiens obtiennent désormais leur dose d'Internet d'une autre plateforme, et devraient continuer en ce sens en 2012.

Après des années de croissance de la navigation sur des ordinateurs de bureau et des ordinateurs portables au pays, cette tendance commence finalement à ralentir, affirme Bryan Segal, vice-président de la firme comScore.

Les Canadiens ne délaissent toutefois pas le web: ils y accèdent simplement de plus en plus via leur téléphone cellulaire, leur tablette numérique, voire leur téléviseur.

"Je ne crois pas que les interactions avec le numérique aient atteint un plateau - je crois plutôt qu'elles se multiplient sur diverses plateformes", explique M. Segal. "Je crois également que nous sommes encore au tout début de la technologie cellulaire: nous allons atteindre le coeur de cette tendance en 2012 et au début de 2013."

Selon l'Association canadienne des télécommunications sans fil (ACTS), on comptait plus de 25,5 millions d'abonnés à la téléphonie sans fil à la fin du troisième trimestre de 2011, une augmentation de près d'un million depuis le début de l'année.

M. Segal estime qu'environ 40 pour cent des Canadiens qui ont un téléphone cellulaire sont déjà passés à un téléphone intelligent du genre iPhone, BlackBerry ou appareil Google Android, qui sont beaucoup plus sophistiqués que les anciens modèles. Il s'agit d'un taux d'adoption rapide par rapport aux autres pays, mais le Canada est encore à la traîne en ce qui concerne l'utilisation d'Internet sur ces appareils, selon comScore.

En août dernier, seulement 4,4 pour cent du trafic Internet utilisait des sources "alternatives" comme les téléphones, les tablettes et les téléviseurs au pays, comparativement à 7,2 pour cent à Singapour, 6,8 pour cent aux États-Unis ou au Royaume-Uni, 5,8 pour cent au Japon et 5,3 pour cent en Australie. La part du trafic mobile au Canada était moins de la moitié du trafic constaté dans ces pays, à l'exception de l'Australie.

Des recherches menées par l'ACTS en mars suggèrent que pas même un tiers des Canadiens possédant un téléphone cellulaire utilisaient leur appareil pour naviguer sur le web, mais les utilisateurs de téléphones intelligents étaient bien plus susceptibles de se rendre en ligne. Près des trois quarts des propriétaires de ce genre d'appareils ont déjà surfé sur Internet.

L'utilisation des médias sociaux sur les plateformes mobiles est également relativement peu développée au pays, selon des données de comScore de mars dernier. Seul un Canadien sur quatre possédant un téléphone cellulaire se rendait sur des réseaux tels que Facebook, Twitter ou LinkedIn, alors que cette proportion atteint 28 pour cent aux États-Unis et 31 pour cent au Royaume-Uni.

Bryan Segal s'attend toutefois à ce que l'utilisation des téléphones cellulaires atteigne un sommet en 2012, surtout en raison de la façon dont ces appareils sont vendus ici. En moyenne, les Canadiens conservent leurs appareils plus longtemps qu'ailleurs sur la planète, principalement parce que les fournisseurs d'accès exigent la signature d'un contrat de trois ans en échange d'appareils à prix réduit.

Au dire de M. Segal, l'expiration de ces contrats de trois ans provoquera un afflux de nouveaux propriétaires de téléphones intelligents en 2012 et 2013. De plus, les propriétaires actuels d'un téléphone intelligent ne risquent pas de retourner à un modèle bas de gamme.

Malgré tout, les appareils de base ne devraient pas disparaître dans un proche avenir, ajoute-t-il. "Ce que les gens semblent oublier, c'est qu'encore 60 pour cent de tous les abonnés à la téléphonie cellulaire utilisent un appareil de base, et qu'au final, ces gens semblent satisfaits de ce type de téléphones."

Selon comScore, les prix demeurent encore le principal facteur guidant l'achat d'un nouvel appareil, et les modèles bas de gamme représentent une option plus abordable.

Des consommateurs ont expliqué à comScore que le tarif mensuel était leur principale considération lorsqu'ils magasinaient pour choisir un nouvel appareil, suivi de la fiabilité du réseau, le prix du téléphone et le prix d'un forfait de données. Le système d'exploitation déjà présent dans l'appareil représente le sixième plus important critère, tandis que la sélection d'applications se classe en huitième place, et les possibilités de connexion aux réseaux sociaux en 11e place.

Toutefois, bien que la question du prix soit importante, les Canadiens sont également friands de tablettes électroniques. Autant l'ACTS que l'Observateur des technologies média (OTM), une création de Radio-Canada, estiment que 5 pour cent de la population possédait déjà une tablette au printemps dernier, laissant entendre qu'il pourrait y en avoir aux alentours de deux millions d'unités au pays.

Un sondage de l'OTM laisse entendre que 88 pour cent des détenteurs de tablettes ont dit qu'ils recommanderaient définitivement ou probablement leur appareil à leurs amis et leur famille, tandis que seulement 5 pour cent ont plutôt dit qu'ils ne le recommanderaient probablement pas, et que 3 pour cent ne le recommanderaient pas du tout.

L'OTM estime que le nombre de tablettes devrait doubler en 2012, avec environ 10 pour cent des Canadiens qui devraient en posséder une.

M. Segal s'attend aussi à voir grimper en 2012 l'utilisation des vidéos en ligne pour améliorer - et dans quelques cas remplacer - le visionnement d'émissions de télévision.

Le Canada était déjà un leader mondial dans la consommation de vidéos en ligne avant que les statistiques du printemps dernier ne démontrent que les habitudes de visionnement avaient augmenté de 37 pour cent au cours des six mois précédents. Environ 90 pour cent des internautes canadiens regardent des vidéos en ligne, comparativement à 84 pour cent aux États-Unis et 81 pour cent au Royaume-Uni. Près de 5,6 milliards de vidéos ont été visionnées en mars, pour un total de 388 millions d'heures. L'internaute canadien moyen regarde 251 vidéos par mois, pour un total de 17,3 heures d'écoute, comparativement à 204 vidéos et 15 heures en mars.

Et ces données n'incluent pas Netflix, qui a désormais un million de clients au Canada. Selon l'OTM, après seulement six mois au Canada, plus de six personnes sur 10 avaient entendu parler du service, et ceux qui l'utilisent l'utilisent beaucoup.

Environ 40 pour cent d'entre eux ont dit qu'ils s'y connectaient au moins une fois par mois, et 30 pour cent des clients s'y branchent tous les jours. Les abonnés de Netflix ont révélé qu'ils regardaient environ 13,3 heures de télévision par semaine, ce qui est environ quatre heures de moins que la moyenne de 17,6 heures.

Bryan Segal explique que pour la plupart des gens, le visionnement de vidéos en ligne ne remplace pas le temps qu'ils passent devant leur téléviseur. Mais les tendances aperçues en 2011 ne sont que le début de la manière dont le téléviseur branché à Internet prendra de l'expansion à l'avenir, ajoute-t-il.

"Ce que nous constatons maintenant, c'est que les gens regardent la télévision sur les deux plateformes, et il ne s'agit pas d'un combat pour les cotes d'écoute, mais plutôt une opportunité d'obtenir davantage de visionnements. Je crois que cette réalité s'est véritablement mise en place au cours de la dernière année."

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