Semblables au Québec à plusieurs égards, notamment la petitesse de leur marché intérieur, les pays scandinaves se distinguent par leur étonnante capacité à créer des multinationales technos. Notre journaliste Julien Brault nous donne la recette.
La Silicon Valley ne se démarque plus en raison de la capacité de son écosystème à créer de nombreuses start-up. C'est du moins le constat que faisait le fondateur de LinkedIn Reid Hoffman, dans un texte publié sur le réseau social professionnel en septembre dernier. Selon lui, l'avantage de la Silicon Valley est son expertise pour transformer une start-up en multinationale à la vitesse de la lumière. Dans le jargon des capital-risqueurs, on qualifie ces start-up multinationales, ou du moins celles dont la valeur excède le milliard de dollars, de licornes. Or, cette expertise existe aussi dans les pays scandinaves. Même si, contrairement aux États-Unis et à la Chine, ces pays ne peuvent pas miser sur de grands marchés intérieurs pour engraisser leurs licornes.
«La manière dont on fait croître les entreprises dans de petits marchés comme la Finlande et la Suède est différente, car nous pensons "mondial" dès le premier jour», a lancé en novembre dernier le cofondateur de Skype, Niklas Zennström, sur la scène de Slush, une conférence techno qui se tient à Helsinki, en Finlande. L'entrepreneur d'origine suédoise était loin d'être le seul entrepreneur à invoquer cet avantage lors de l'événement, devenu en quelques années l'un des plus importants du genre en Europe. Il faut dire qu'à Skype ont succédé une nouvelle génération de géants nordiques, dont Just Eat, Zendesk, Spotify, Rovio et Supercell.