Research in Motion, dont les ventes aux États-Unis ont plongé de 45 % au dernier trimestre, mise sur l’Europe pour regagner le terrain perdu au profit d’Apple et des appareils fonctionnant sur Android, de Google. Et c’est pour maintenir ses acquis sur le Vieux Continent que l’entreprise canadienne doit accélérer la mise au point de la prochaine version du système d’exploitation qui anime ses Blackberry.
Le PDG de RIM, Thorsten Heins, est à Barcelone cette semaine où se tient le Mobile World Congress, le grand rassemblement des fabricants d’appareils mobiles et des opérateurs de réseaux. Durant son séjour, M. Heins tentera de convaincre ces derniers que son entreprise fabrique les appareils les mieux adaptés pour les Européens.
La position de RIM en Europe est bien meilleure que celle qu’elle occupe aux États-Unis. Le fabricant canadien fera tout pour maintenir ses parts de marché là-bas. «En Europe, en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique du Sud, Blackberry est une marque très forte», affirme le PDG de RIM.
Les parts de marché ont tout de même commencé à s’éroder, notamment au Royaume-Uni. Le fait que RIM n’ait pas sorti de nouveaux modèles depuis des mois fragilise la position de la société de Waterloo. Thorsten Heins devrait exhiber une nouvelle mouture de la tablette Playbook et des téléphones introduits il y a six mois. Il va aussi tenter de séduire ses interlocuteurs avec des démonstrations du nouveau système d’exploitation, BB10, qui sera mis en marché plus tard cette année. D'ailleurs, ces délais rendent RIM vulnérable aux attaques des sociétés comme Nokia, qui lutte aussi pour reprendre du terrain perdu, Samsung et HTC, qui présenteront de nouveaux produits dès demain.
Car même si la marque Blackberry reste populaire en Europe, elle ne réussit à maintenir qu’avec des appareils bon marché. «Ce n’est pas le créneau des appareils haut de gamme qui fonctionne pour eux, mais celui des appareils bas de gamme comme le Curve», note Matt Thorton, un analyste d’Avian Securities LLC, de Boston. C’est ce qui explique pourquoi, dans un pays comme le Royaume Uni, les ventes sont passées à 588 M$ au dernier trimestre, contre 685 M$ au trimestre correspondant l’année précédente.
Le défi reste grand pour RIM. Pour le relever, l’entreprise devra rapidement proposer de nouveaux appareils et mettre en marché son nouveau système d’exploitation. Le PDG de RIM le reconnaît : pour réussir, sa société devra non seulement mieux se concentrer sur les besoins des consommateurs, mais surtout parvenir à livrer dans les temps. Ce qui lui a fait rudement défaut ces dernières années.
Avec Bloomberg
